La stratégie des islamistes en Tunisie est celle de la tique, cet acarien parasite qui se nourrit de sang et vivant sur la peau de certains mammifères et parfois des êtres humains.
Car l’islam politique est au mieux un colosse aux pieds d’argile. La terre tunisienne est soufie et son islam est paisible, le Tunisien étant libertaire et hédoniste dans l’âme. Pourquoi donc le parti islamiste Ennahdha semble être parti pour gouverner la Tunisie, arriver même à placer son chef à Carthage?
Nous l’expliquons ici en partant d’un exemple concret, celui de la cause gay dans notre pays et nous en enchaînerons par un rappel des causes de la triste situation du pays depuis le coup du peuple, cette fausse révolution tunisienne qui est, dans le meilleur des cas, que virtuelle; c’est pour cela qu’on l’a nommée révolution dite 2.6.
La cause gay est desservie par les siens
Tunis vient d’abriter du 15 au 18 janvier courant la première édition de ce qu’on a appelé « le premier festival du film LGBT en Afrique du nord » ( affiche ci-haut et ci-bas ) organisé par une association qu’on n’a même pas vue défendre dans les médias ou par un festival similaire un projet de loi pour abolir l’homophobie. C’est qu’elle dessert, comme la plupart des autres associations, la cause qu’elle est supposée servir en tenant un discours déconnecté des réalités, singeant la stratégie occidentale qui n’a rien à voir avec les réalités tunisiennes.
Ainsi, le terme queer (bizarre) pour parler d’homosexualité (encore un terme impropre pour nos réalités et que je propose de débaptiser homosensualité) est une création occidentale à partir de sa réalité propre où on a longtemps jugé, y compris sur le plan du droit, les relations entre même sexe comme bizarre. Or, en terre arabe et amazigh, comme au Maghreb, le sexe est tout sauf bizarre, puisqu’il est surtout bisexuel, comme dans la nature. D’ailleurs, la base légale de l’homophobie est d’origine coloniale.
C’est pour cela que les stratèges occidentaux qui financent nos associations ne veulent pas qu’on parle de l’origine judéo-chrétienne de l’homophobie en Tunisie et en terre d’islam, plus généralement, alors qu’il a été prouvé que l’islam n’a jamais été homophobe. Il n’y a d’homophobes que des musulmans qui appliquent la Bible et non le Coran. Cela est aujourd’hui incontestable.
Aussi, organiser un festival au lieu de militer d’abord pour abolir en premier l’article 230 du Code pénal, c’est desservir la cause. Bien pis, c’est servir la stratégie des islamistes, du moins la frange la plus extrémiste.
La cause gay sert actuellement Ennahdha
II faut savoir que ce genre de manifestation, s’il est toujours bienvenu, est contreproductif pour la cause, car il est utilisé par les homophobes pour dire : voyez, il n’y pas d’homophobie en Tunisie. Et donc, on ne fera rien pour que les choses changent au niveau législatif, seul domaine qui compte en matière des droits et des libertés.
Aussi, il faut être conscient qu’en continuant ainsi à se dépenser dans l’accessoire, même utile, on oublie le principal qui est, pour le moins, un moratoire à l’application du honteux article 230. Ce que le chef du gouvernement peut décider s’il est soumis à une forte pression médiatique en ordonnant à ses ministres de la justice de décider la suspension de l’application dudit article et au ministre de l’Intérieur de ne plus procéder à des arrestations des gays.
Tout cela est parfaitement possible, mais on s’abstient de le faire, comme de proposer le texte qui existe et qui a des chances d’être voté si seulement il arrive à en entrer au parlement moyennant une forte médiatisation. C’est quand même aberrant qu’on organise un festival sur le sexe gay en un pays qui est légalement homophobe, où l’on harcèle toujours les innocents gays qui n’ont pas la protection des militants. Ce cirque arrange bien évidemment les commerçants de la cause, ceux qui font de la lutte anti-homophobie du business comme on en fait de a charité. II arrange aussi et surtout le parti islamiste dont l’intérêt est qu’on ne touche pas à la loi scélérate.
L’objectif d’Ennahdha, et c’est ce que ses infiltrés dans les milieux militants répètent à satiété, c’est que cela se fera avec l’instauration de la cour constitutionnelle. Or, cette cour qui n’est pas encore installée risque d’abord pas être contrôlée par Ennahdha. Ensuite, à supposer que des compétences vraiment neutres arrivent à s’y frayer un chemin, l’objectivité leur commandera de se prononcer en leur âme et conscience en disant si l’article honni est ou non conforme à la Constitution qui, rappelons-le, exige le respect des valeurs de l’islam. Ce qui veut dire que nos juges constitutionnels seront tenus de dire si l’islam interdit ou non l’homosensualité. Ce n’est que s’il s’aligne sur notre position que l’islam n’est pas homophobe qu’il déclarera l’article 230 inconstitutionnel.
Or, cette correcte interprétation de l’islam est encore minoritaire, et on le voit avec la supposée révolution tunisienne, la vérité ne s’impose pas facilement/ Et pendant ce temps, combien de victimes encore à déplorer ! La militance pour la cause gay impose que, toutes affaires cessantes, on organise des manifestations autour du texte de loi d’abolition de l’homophobie pour l’imposer médiatiquement et finir par le faire voter législativement.
C’est possible avec le texte consensuel ci-après rappelé; surtout qu’il a fait l’objet d’un engagement de le voter de la part du gourou islamiste auprès de ses soutiens américains. C’est pourquoi il fait tout pour empêcher de le voir entrer au parlement, quitte, non seulement à tolérer, mais à encourager des manifestations comme celle de l’association Mawjoudin («Nous existons») qui semble n’exister que pour que réussisse la stratégie islamiste que rien ne bouge dans le pays.
Comment continuer à être, de la sorte, complices objectifs des homophobes et de leur le but que la législation scélérate, dont la loi homophobe, reste en l’état. Il importe de leur enlever tout faux prétexte, tel ce festival, qui sera utile après l’abrogation de l’homophobie et non avant. Que les militants sincères cessent donc d’agir en minorité, de ne se soucier que du satisfecit de leurs sponsors occidentaux et/ou islamistes occultes en ne faisant que du business avec cette cause mal servie par les siens ô combien ! Faut-il leur rappeler qu’Ennahdha est le chouchou de l’Occident?
Ennahdha est l’atout occidental en Tunisie
Qui osera nier aujourd’hui que le parti islamiste n’est arrivé au pouvoir que grâce au fait que l’ami indéfectible américain a jugé bon de se débarrasser du dictateur déchu ? Et que cela n’a pas été fait pour la cause des droits et des libertés, mais dans le cadre de leurs visées géostratégiques dans le monde et surtout au Proche Orient?
Le jeu américain et occidental par ricochet est désormais connu de tous, comme cette alliance nouée par les gourous de la finance internationale avec les islamistes rétrogrades que je qualifie d’alliance capitalislamiste sauvage.
C’est grâce à l’érection d’Ennahdha en principal acteur politique dans le pays que nos jeunes illuminés et/ou désaxés sont devenus de la chair à canon en Syrie et ailleurs. C’est pour cela aussi qu’ils doivent être brimés dans leur pays par les lois scélérates du protectorat et de la dictature, car cela en fait des désespérés et donc des proies faciles aux terroristes mentaux qui ont alors tout loisir à leur laver le cerveau.
Comment donc lutter contre cet atout majeur de l’Occident en Tunisie sinon en usant des armes appropriées? Or, l’arme fatale en démocratie est la loi, même si elle risque de ne pas être appliquée; au moins elle crée un droit, ne serait-ce que moral.
Ennahdha gouverne avec les lois de la dictature
Or, ce n’est pas le cas en Tunisie où le parti islamiste s’est coulé dans le moule de la législation de la dictature qu’l rechigne à abolir. De fait, Ennahdha qui s’est infiltré dans tous les rouages de l’État ne gouverne qu’avec les lois de la dictature. Il suffit donc de s’y attaquer pour détricoter son emprise sur la société.
Certes, cela ne se fait pas n’importe comment; et c’est l’art du vrai politique de savoir user des moyens les plus efficaces. L’opposition frontale est inutile comme ces projets de loi proposés par les militants et qui ne demandent l’abolition de l’article 230 qu’au nom du droit de l’Homme et de la Constitution.
On le voit, la constitution est restée lettre morte en matière de droits et libertés et elle réfère à l’islam, imposant le respect de ses valeurs. Ce qui amène à se soucier de s’attaquer au coeur de cible de la stratégie islamiste, la religion, pour obtenir des avancées tangibles.
En matière de lutte anti-homophobie, il faut abandonner la stratégie inepte consistant à dire qu’on ne veut pas se placer sur le terrain religieux. C’est la constitution qui l’impose, Et ce n’est qu’un discours valide pour un pays laïc; comme en Occident, ou qu’on milite pour le laïcisme. Ce qui est un autre combat, digne de respect t certes, mais contraire à la Constitution et à la culture populaire.
Ennahdha manipule les démocrates
C’est d’ailleurs là une des armes les plus redoutables d’Ennahdha qui a su s’infiltrer dans les rangs des démocrates pour les manipuler. Il faut le dire et le répéter : ce sont les plus laïcistes qui sont souvent les plus intégristes; ils ne sont que des salafistes profanes.
En effet, ils sont, pour le moins, les meilleurs alliés objectifs des intégristes religieux? Et c’est vérifiable en matière de cause anti-homophobie. On voit bien que nous avons bien plus affaire à des islamophobes ou des laïcistes qu’à des militants anti-homophobie.
Militer pour le droit au sexe pour tous ne doit pas être lié à la laïcité, car on peut être gay et musulman, et même un parfait pieux pratiquant. J’ai d’ailleurs publié un message post-mortem en ce sens commandant du ciel l’abolition de l’homophobie en terre d’islam, mais que les militants ignorent, alors qu’il pourrait être de grande utilité pour leur cause.
Ainsi sont-ils soit manipulés par Ennahdha soit des cryptonahdhaouis ! Sinon, comment accepter qu’il n’y ait même pas dix députés qui soient assez démocrates pour proposer pour le moins le projet tueur de l’homophobie que je leur ai proposé ?
Il est vrai, l’argument de certains d’entre eux est que cela doit être, pour commencer, l’affaire des militants qui, au lieu de défendre un tel texte dans des festivals et dans les médias, se soucient de banalités dan un quant-à-soi puéril.
Savent-ils, eux qui tiennent à se présenter en minorité sexuelle développent une des facettes de la stratégie intégriste : que les militants anti-homophobie, outre de servir l’étranger et des moeurs étrangères au pays, sont des obsédés sexuels et une simple minorité qui ne représente pas la société.
Or, c’est faux, puisqu’on l’a dit, il n’y a pas d’homosexualité en Tunisie, mais bisexualité ou même ce que je qualifie d’érosensualité. Ne mettrait-on pas en échec la manipulation nahdhaouie en osant se déclarer majoritaire et réclamer tout simplement le droit au sexe pour tous mes majeurs? C’est bien ainsi qu’on aura écho auprès des masses en parlant enfin la langue qu’elle comprend et non cette singerie qui ne marche même plus en Occident et qu’on retrouve, chez les militants comme une marchandise de rebut.
L’impératif d’un moratoire des lois scélérates
On voit bien donc qu’il est impératif d’agir utilement et non de s’agiter en croyant servir une cause, alors qu’on rentre dans le cadre de la stratégie machiavélique ennemie. Qu’on ne sous-estime donc pas le machiavélisme d’Ennahdha qui est servie par les meilleurs stratèges en communication d’Occident et surtout d’outre-Atlantique.
Qu’on se réveille à cette réalité qui fait que nombre d’associations supposées vouloir l’abolition de l’homophobie font tout pour ne jamais y arriver, et pour le mieux, ne pas y arriver de suit. Ils sont d’ailleurs conseillés, parfois, par les mêmes officines qui bétonnent les intérêts d’Ennahdha dans le pays. La Tunisie ne saurait sortir de la nuit homophobe actuelle que si les associations osent enfin agir activement en demandant ceci :
• Moratoire immédiat d’application des textes homophobes et de ceux ayant trait à l’attentat à la pudeur. Cela ne nécessite que des décisions ministérielles, notamment de la part du ministre de l’Intérieur, car si les forces de l’ordre cessent de violer la vie privée des gens et ne défèrent plus aux juges au vu de lois devenues objectivement nulles, la loi scélérate n’est pas applique et tombe en désuétude si on n’a pas le courage de l’abolir;
• Proposition dans les médias du projet de loi ci-après, ou tout autre texte dans le même esprit pour l’imposer aux responsables, qu’ils spot u gouvernement ou dans le parlement, et même chez les amis occidentaux qui comptent dans le pays. Ce texte a le mérite de respecter la constitution et les traditions du pays tout autant que les droits humains. Et, dois-je le répéter : s’il entre au parlement, il finira par être voté. Rappelons ce qu’ont réussi les féministes pour la violence faite aux femmes. Au pis, ce projet de loi est de nature à faire tomber les masques aux uns et aux autres s’il est bien médiatisé. Et rappelons encore que dix députés suffisent pour le faire. Où sont les démocrates? Où sont les vrais militants ?
Le projet de loi tueur de l’article 230 du Code pénal
Abolition de l’homophobie
Attendu que l’homophobie est contraire aux droits de l’Homme et au vivre-ensemble paisible, à la base de la démocratie,
Attendu que l’orientation sexuelle relève de la vie privée que respectent et l’État de droit tunisien et l’islam,
Attendu que l’article 230 du Code pénal viole la religion musulmane qui n’est pas homophobe étant respectueuse de la vie privée de ses fidèles qu’elle protège ;
L’ARP décide :
Article unique
La vie privée étant respectée et protégée en Tunisie, l’article 230 est aboli.
Farhat Othman