L’UE soutient que « c’est au peuple syrien de décider quel avenir serait le meilleur pour lui »

moghrini fredericaBien qu’aux yeux de l’Union européenne ( UE ) le président Bachar el- Assad reste exclu de l’avenir de la Syrie, c’est au peuple syrien de décider quel avenir serait le meilleur pour lui, estime la chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini.

Pour la première fois depuis le début du conflit, il y a six ans, la reconstruction de la Syrie figure au programme d’une conférence multilatérale de niveau ministériel. Les chefs de la diplomatie de l’Union européenne ont rappelé lundi, au Luxembourg, que bien qu’à leurs yeux le Président syrien Bachar el-Assad ne puisse rester au pouvoir à l’issue de la transition politique qu’ils appellent de leurs vœux, l’Union européenne acceptera quand même toute décision sur l’avenir politique de la Syrie approuvée par tous les Syriens à l’intérieur du pays et à l’étranger.
« Toute décision qui serait acceptable pour tous les Syriens à l’intérieur du pays et à l’étranger, y compris pour l’opposition qui mène des négociations à Genève, cette décision recevra notre soutien », a déclaré Federica Mogherini aux journalistes avant la réunion.

La responsable a également indiqué qu’après six ans de guerre la Syrie ne serait pas telle qu’elle était autrefois, mais que c’étaient les Syriens eux-mêmes qui devaient décider de leur avenir.

Selon Federica Mogherini, l’accord politique sur la gouvernance, le partage du pouvoir et la transition (du pouvoir) doit être obtenu par les Syriens

« Décider pour les Syriens, mais pour tous les Syriens », a précisé Mme Mogherini.

Assad n’est plus le problème pour Washington , Paris et l’ONU

Washington à reconnu jeudi ne plus faire du départ du président syrien une « priorité » et chercher une nouvelle stratégie dans le règlement du conflit en Syrie qui dure depuis six ans

En visite à Ankara, le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a déclaré que le statut de Bachar al Assad « sera décidé par le peuple syrien ».

« La priorité de la politique syrienne des Etats-Unis avec Donald Trump n’est plus d’obtenir le départ du président Bachar al Assad », a annoncé jeudi l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley.

Vendredi 31 mars, Jean-Marc Ayrault , ministre français des affaires étrangères , a lui aussi affirmé que le départ d’Assad n’était plus une priorité. «Si certains veulent à tout prix qu’on place le débat sur: “Est-ce que l’on garde Assad ou est ce que l’on ne garde pas Assad”, ce n’est pas comme cela que la question se pose, a déclaré le ministre français. La question est celle de savoir si la communauté internationale respecte ses propres engagements. Si on veut la paix et la sécurité durables en Syrie, il ne faut pas seulement l’option militaire, il faut l’option politique et l’option politique c’est la négociation pour une transition.»

L’ambassadrice des États-Unis à l’Onu, Nikki Haley, a même indiqué que son pays voulait travailler avec la Turquie et la Russie pour trouver une solution politique à long terme en Syrie, plutôt que de se focaliser sur le sort de Bachar el-Assad.
L’année dernière l’envoyé spécial de l’Onu pour la Syrie Staffan de Mistura a proposé de laisser les Syriens « décider » du sort du président Bachar el-Assad.

« Nous disons que la solution devrait appartenir aux Syriens. Ne peut-on pas laisser les Syriens en fait en décider? », a déclaré Staffan de Mistura à la chaîne d’information France 24, en réponse à une question sur le sort du président syrien.

« Pourquoi devrions-nous dire à l’avance ce que les Syriens diront, dans la mesure où ils ont la liberté et la possibilité de le faire », a-t-il estimé.

Avec agences