Washington souligne que le statut du président Assad sera décidé par le peuple syrien.

TURQUIE ETATS UNISEn visite à Ankara, le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a déclaré que le statut de Bachar al Assad « sera décidé par le peuple syrien ».

« La priorité de la politique syrienne des Etats-Unis avec Donald Trump n’est plus d’obtenir le départ du président Bachar al Assad », a annoncé jeudi l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley.

Les États-Unis se sont focalisés sur la création de zones de stabilisation en Syrie et la Turquie est un partenaire clé dans ces efforts, a déclaré jeudi le Secrétaire d’État des États-Unis, Rex Tillerson.

M. Tillerson, qui effectue actuellement sa première visite en Turquie, a dit avoir discuté de cette question avec son homologue turc, ajoutant qu’il n’y a pas  »la moindre divergence » entre la Turquie et les États-Unis en ce qui concerne leur détermination à vaincre l’État islamique (ÉI ou Daech).

M. Tillerson a fait ces remarques lors d’une conférence de presse commune avec le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, quand un journaliste l’a interrogé sur le rôle que jouera la branche syrienne du Parti de l’union démocratique (PYD), une organisation militaire kurde soupçonnée d’avoir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, hors-la-loi), lors de la prochaine opération visant à reprendre Raqqa, capitale de facto du groupe terroriste Daech.

Il a alors évité de répondre directement, tout en reconnaissant que Washington est confronté à des  »choix difficiles » dans le cadre de la campagne anti-Daech.

M. Tillerson a également estimé que d’autres discussions seront nécessaires concernant l’avenir de la Syrie, soulignant que le statut du président Bachar al-Assad sera décidé par le peuple syrien.

Il a également évoqué  »l’impact perturbateur » de l’Iran sur la région – une préoccupation commune à Washington et à Ankara – mais ne s’est pas étendu sur la question.

Le sort de Fethullah Gülen – un prédicateur turc qui est établi aux États-Unis et qui est accusé par le gouvernement turc d’avoir fomenté le coup d’État avorté de juillet 2016 – a également été évoqué par MM. Tillerson et Cavusoglu.

M. Cavusoglu a dit que la Turquie attend des  »décisions concrètes » de la part de l’administration Trump et a réitéré sa demande de mise en détention provisoire et d’extradition de M. Gülen.

La visite de M. Tillerson à Ankara a duré un jour et lui a permis de s’entretenir de façon approfondie avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre, Binali Yildirim, et le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

À Ankara, Il a également visité le mausolée du fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk.

Le départ de Bachar al Assad n’est plus une priorité

La priorité de la politique syrienne des Etats-Unis avec Donald Trump n’est plus d’obtenir le départ du président Bachar al Assad, a annoncé jeudi l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley.

Cette déclaration marque une rupture par rapport à la position officielle de l’ancien président américain Barack Obama, qui a néanmoins progressivement mis l’accent sur la lutte contre l’organisation Etat islamique face à la progression territoriale des djihadistes depuis 2014 en Syrie mais aussi en Irak.

Les alliés européens des Etats-Unis, dont la France, insistent quant à eux toujours sur une mise à l’écart de Bachar al Assad six ans après le début du soulèvement contre le régime syrien, devenu peu à peu un conflit avec de multiples belligérants soutenus par diverses puissances régionales ou internationales.

« Vous choisissez vos batailles et quand vous regardez la situation, il s’agit de changer de priorités et notre priorité n’est plus de nous asseoir ici et de nous focaliser sur les moyens de faire partir Assad », a dit Nikki Haley devant un petit groupe de journalistes.

« Pensons-nous qu’il est un obstacle? Oui. Allons-nous nous asseoir ici et concentrer nos efforts sur les moyens de le faire partir? Non », a-t-elle poursuivi. « Ce sur quoi nous allons concentrer nos efforts, c’est exercer des pressions afin que nous puissions commencer à mettre en oeuvre un changement en Syrie. »

Dans ses dernières années, l’administration Obama s’est efforcée de parvenir à un accord avec la Russie, soutien du régime syrien, qui aurait permis à terme le départ de Bachar al Assad. Elle a aussi toutefois basculé son attention sur la lutte contre l’organisation terroriste Daech.

Durant la campagne électorale aux Etats-Unis, Donald Trump a déclaré que sa priorité était davantage de vaincre les djihadistes que de pousser Bachar al Assad vers la sortie.

Source : Xinhua et agences