La franco-tunisienne Henda Ayari accuse le khouanji Tariq Ramadan de l’avoir violée

hinda ayari j'ai choisi d'etre libreLa série d’accusations de violences sexuelles faites aux femmes engendrée par l’affaire Weinstein a éclaboussé jusqu’à l’islamiste Tariq Ramadan, qu’une ancienne salafiste devenue écrivain accuse de l’avoir violée en 2012.

Henda Ayari ,  née d’un père d’origine algérienne et d’une mère d’origine tunisienne , avait fait le tour des médias en début d’année 2016. A l’époque, elle sortait son livre « J’ai choisi d’être libre », livre dans lequel elle expliquait son passé de salafiste et le chemin parcouru pour s’affranchir de la mouvance. Aujourd’hui, elle refait parler d’elle. Sur son compte Facebook, elle accuse Tariq Ramadan de l’avoir violée et précise qu’elle ira déposer plainte « dès aujourd’hui » contre l’islamiste khouanji qui réside en suisse

«J’ai gardé le silence depuis plusieurs années par peur des représailles». C’est par ces mots que l’écrivain franco-tunisienne Henda Ayari a justifié son réquisitoire publié le 20 octobre sur Facebook contre l’islamiste kouanji Tariq Ramadan, qu’elle accuse de l’avoir violée et contre lequel elle a porté plainte auprès du parquet de Rouen.

Ancienne salafiste devenue écrivain et présidente de l’association Libératrices, Henda Ayari, 40 ans, avait raconté avoir été abusée sexuellement par un intellectuel musulman, qu’elle avait appelé Zoubeyr dans son livre J’ai choisi d’être libre, publié en 2016. «Il suffit de savoir qu’il a très largement profité de ma faiblesse», avait-elle écrit alors, refusant de donner des détails sur les sévices qu’elle avait subis mais précisant tout de même avoir été menacée, giflée et violentée alors qu’elle lui criait d’arrêter.

« J’ai été victime de quelque chose de très grave il y a plusieurs années, je n’ai jamais voulu donner son nom, car j’ai reçu des menaces de sa part si jamais je le balançais, j’ai eu peur,je lui ai consacré un chapitre entier de mon livre, beaucoup de gens m’ont contacté pour avoir mon témoignage car ils l’avaient deviné, je le confirme aujourd’hui, le fameux Zoubeyr, c’est bien Tariq Ramadan. » a-t-elle écrit sur son compte Facebook

Elle poursuit : « Je vais vraiment avoir besoin de soutien mes ami(e)s, car en balançant le nom de mon agresseur, qui n’est autre que Tariq Ramadan, je sais les risques que j’encours...J’ai gardé le silence depuis plusieurs années par peur des represailles car en le menaçant de porter plainte pour le viol dont j’ai été victime, il n’avait pas hésité à me menacer et à me dire également qu’on pourrait s’en prendre à mes enfants, j’ai eu peur et j’ai gardé le silence tout ce temps. J’en ai tout de même parlé dans mon livre dans un chapitre entier en changeant son nom, pour ne pas être poursuivie en justice pour diffamation, mais aujourd’hui je ne peux plus garder ce secret trop lourd à porter, il est temps pour moi de dire la vérité. C’est très dur mais je me sens soulagée, j’ai ressenti le besoin de parler aussi pour toutes les autres victimes, J’espère vraiment que d’autres femmes victimes, comme moi, oseront parler, et dénoncer ce gourou pervers qui utilise la religion pour manipuler les femmes ! Je sais qu’il me tombera dessus avec son équipe d’avocats et ces nombreux soutiens, c’est pour cela que je vais vraiment avoir besoin de vous pour me soutenir ! Car je m’apprête à traverser une grosse tempête mais je ne compte plus me taire ni faire marcher arrière au nom de toutes les femmes victimes !« 

«Zoubeyr, c’est bien Tariq Ramadan», a-t-elle finalement révélé vendredi 20 octobre, levant ainsi le mystère sur cette agression qu’elle impute à l’islamologue suisse d’origine égyptienne et qui remonterait à 2012, en marge d’un congrès de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue depuis 2017, Les musulmans). Cette organisation est très controversée en France, accusée d’être proche de l’organisation islamiste des Frères musulmans ( les Khouanjias ) .

Affirmant avoir «ressenti le besoin de parler aussi pour toutes les autres victimes» s’étant manifestées dans le sillage de l’affaire Weinstein, l’écrivain se dit aujourd’hui soulagée d’avoir prononcé le nom de celui contre lequel elle a désormais porté plainte pour des faits criminels de «viol, agressions sexuelles, violences volontaires, harcèlement, intimidation», selon les documents consultés par l’AFP.

Tariq Ramadan n’a pour l’heure apporté aucune réponse à ces accusations, ni par voie de presse ni sur les réseaux sociaux, ses comptes sur ces derniers restant ostensiblement muets depuis les révélation de Henda Ayari.

Illustration haut de page : Tariq Ramadan à droite avec la princesse du Qatar Mouza et le terroriste d’Al-Jazeera Karadhaoui