Voilà ce que les khwènjyas diffusent en Tunisie et ailleurs.

Lors d’un colloque à Beit Al Hikma, une invitée syro-libanaise qui a étudié en Angleterre, continue de vivre là-bas, ne parle pratiquement qu’en anglais, a écrit des livres en anglais (non traduits en arabe)… m’annonce, à brule-pourpoint, qu’en Tunisie le français a un impact acerbe sur le langage des tunisiens.
Je n’ai pas voulu être sur la défensive de prime abord. Je lui réponds que, malheureusement, sa maîtrise est en perpétuelle dégringolade depuis des années.
«Tant mieux, car il parait aussi que les français vous font la réforme du système éducatif…» m’avait-elle lancé à la figure !
La mayonnaise commence à monter… et je réplique que ce sont des balivernes en lui donnant des éléments de compréhension, tout en lui exprimant néanmoins notre amour pour le français.
Et d’ajouter que les tunisiens ne pourraient et ne voudraient pas sortir du français comme on enlèverait une chemise.
Que cette langue a un impact sur l’inconscient collectif. Qu’elle véhicule des affects chez un nombre non négligeable de tunisiens qui ont le plaisir de les exprimer en français…

Voilà ce que les khwènjyas diffusent en Tunisie et ailleurs.

Malheureusement, le rapport à cette langue est idéologique alors qu’il devrait être sociolo-anthropologique.
Le français est et restera une langue couramment pratiquée en Tunisie et fait pleinement partie de sa culture contemporaine, fusse-t-il maîtrisé par une minorité !

PS : Il faudrait comprendre que la bonne dame aurait préféré entendre les tunisiens parler exclusivement en arabe !

Imène Ben Mohamed Salah