Femmes tunisiennes ,on vous prépare au cimetière nahdhaoui. Ripostez

Le 21 janvier 2014, une manifestation a été organisée devant l’ARP par la sete islamiste Ennahdha demandant la révision de Code du Statut Personnel en vue de l’instauration de la polygamie en Tunisie. Elle fut rééditée le 24 du même mois, Avenue Habib Bourguiba à Tunis. Des blogueurs ont réagi à ces événements avec légèreté et désinvolture, comme à leur habitude,. Des journalistes ont brillé par le mutisme et l’indifférence devant un fait politique et social aussi grave.
Or, il s’agit de deux mouvements de rue très révélateurs de la position de la secte Ennahdha sur ce sujet si sensible. Tout d’abord il faut voir dans ces manifestations, une réaction de la secte Ennahdha aux abois. Elle est menacée par la perte de ses soutiens extérieurs qui l’ont portée au pouvoir. Sur le plan interne elle est désignée du doigt dans la crise économique et politique. Elle est embourbée dans le triste dossier de la cellule armée secrète liée aux assassinats politiques ainsi que dans le dossier de la traite des esclaves terroristes. Elle est sommée de se prononcer au sein de l’ARP sur le projet de loi proposé par le Président de la République portant sur l’égalité d’héritage homme/femme. Devant cette réalité, cette secte tente la diversion et tâte le terrain en vu d’imposer ses sombres projets.
En apparence, cette secte affiche le légalisme. Elle soutient , en apparence , tout ce qui se rapporte au caractère civil et démocratique du système. Mais, dans les mosquées et ses divers canaux de propagande, c’est le discours obscurantiste et rétrograde qui est propagé dont celui portant instauration de la polygamie et la répudiation et le mariage coutumier.
On peut candidement dire que le projet intégriste ne verra pas le jour. Ce raisonnement est simpliste, car le propre de la propagande fasciste c’est de provoquer par le mensonge, le populisme et la démagogie la mobilisation des masses qui raserait tout sur son passage. Le fascisme et le nazisme ont commencé par des mouvements de rue anodins au départ pour finir par dominer la rue et étouffer leurs adversaires par tous les moyens. On commence par des pleureuses au Bardo, pour en arriver à des raz de marais qui emporteraient tout sur leur passage. Au pouvoir, le gourou Ghannouchi, qui affirme dans ses écrits que la femme ne sert qu’au sexe pour enfanter ,  révisera certainement le Code du Statut personnel en arguant qu’en démocrate il ne peut que se plier à la volonté populaire qui s’est exprimée dans la rue, les mosquées et les médiats mis sous contrôle.
Ce scénario est d’autant plus plausible quand la scène politique adverse est divisée, démobilisée et absentéiste devant un islamo fascisme rampant.
Devant ce scénario apocalyptique, des politiques se disant « modernistes » et « progressistes » se font la guerre pour un strapontin de la honte offert par le gourou nahdhaoui. Dans cette guerre, la femme, celle qui leur a rendu le statut d’être humain en cet été 2013 et en ces élections de 2014 est trahie et drainée vers le cimetière wahhabite. Youssef Chahed enfouit sa tête dans le sable comme l’autruche. Il ne faut pas provoquer la colère de son suzerain, tonton Rchouda. Marzouk le mercurien, Kamel Morjane l’éternel perdant, la fofolle Abir Mousi, l’usurpatrice de l’héritage de Bourguiba, ont déjà ajouté de l’eau au moulin nahdhaoui en foulant la femme dans la poussière lui refusant l’émancipation par l’égalité dans l’héritage.
Devant l’ingratitude de ces chasseurs de dot, la femme tunisienne se doit de reconquérir la place du Bardo et l’Avenue Habib Bourguiba pour les nettoyer des souillures des lâches et de ceux qui cherchent à la réduire à l’esclavage.
Le leader Habib Bourguiba a engagé une politique audacieuse déstabilisant l’ordre traditionnel par diverses législations visant l’amélioration du statut de la femme , mais son oeuvre reste inachevée . Certes, comme souligné par Sophie Bessis: « Cette législation totalement inédite dans le monde arabe est loin d’instaurer l’égalité entre les sexes – en particulier en matière d’héritage – elle ouvre un processus d’émancipation des femmes qui accentue la singularité tunisienne dans une région où le patriarcat règne en maître *. »
Le Président de la République Béji Caïed Eessebsi a continué cette œuvre émancipatrice de la femme par le projet de loi portant égalité d’héritage défiant ainsi, un intégrisme à l’affut. Cette femme tunisienne ne renoncera pas à ses acquis bourguibiens et saura être aux côtés de celui qui dissipa les jours sombres de la Troïka et qui, en ces moments de doute, veut parachever l’œuvre du père fondateur.

Mounir Chebil

*- Sophie Bessis, « Bourguiba, un destin tunisien, in le monde diplomatique, manière de voire, édition Août-Septembre 2018, page 9.