Hier soir, j’ai regardé La fiancée du pirate sur Canal + classique. J’avais complètement oublié à quel point Bernadette Lafont était belle dans les années 1960 !
Petite critique pour ceux qui désirent en savoir un peu plus sur le film :
Marie (Bernadette Lafont) vit dans une cabane et dans la misère la plus noire avec sa mère et un bouc. Les habitants de Tellier, le village près duquel elles habitent, les méprisent et les exploitent. Un jour, sa mère meurt écrasée par un chauffard. Les villageois s’en prennent à Marie, laquelle ne se laisse pas faire.
Marie décide de se venger des habitants de Tellier. Pour ce faire, elle va se servir de la seule arme dont elle dispose : son corps. Comme elle est très belle, Marie fait de son corps une « arme de séduction massive ». Elle mettra à genoux tous les hommes du village, notamment les notables de Tellier, en se prostituant. Elle les humiliera et les transformera en de gros matous qui se pourlèchent les babines à l’idée de coucher avec elle.
La fiancée du pirate est une belle comédie de mœurs, un véritable brûlot anti-conservateur qui fonce dans le lard d’un ordre social hypocrite. Jugé scandaleux au moment de sa sortie, La sirène du pirate fait une description au vitriol de l’hypocrisie conservatrice et chrétienne des villageois, plus conformistes les uns que les autres. Cette critique des mœurs conservatrices et hypocrites de la France pompidolienne n’est pas sans nous rappeler le cinéma de Claude Chabrol.
Ce film est sorti dans les salles en 1969 et a une dimension très soixante-huitarde. C’est du cinéma anarcho-libertaire qui n’hésite pas à appuyer là où ça fait mal à une époque où le féminisme n’était pas encore à la mode. Il fustige la phallocratie qui dominait alors la société française à travers un patelin peu fréquentable. La fiancée du pirate a choqué les consciences par son aspect transgressif et son féminisme vindicatif et totalement décomplexé.
Cerise sur le gâteau, la bande originale du film, plus précisément la chanson Moi, je me balance, est composée par Georges Moustaki et interprétée par Barbara, excusez du peu.
Pierrot LeFou
P.-S. : Une comparaison du village Tellier avec la Tunisie d’aujourd’hui ne serait pas malvenue. Tous les ingrédients y sont réunis : hypocrisie, conformisme, bigoterie, baiser une femme et la traiter de pute dans la minute qui suit…