Dix-neuf militaires maliens ont été tués et cinq blessés dimanche dans la matinée, lors d’une attaque de grande ampleur contre un camp de gendarmes dans le centre du pays. Le bilan reste provisoire, selon l’armée malienne.
Un camp de gendarmes dans le centre du pays à Sokolo, dans le centre du pays a été attaquée, dimanche 26 janvier, a rapporté le ministère malien de la Défense dans un communiqué, faisant état de 19 morts, 5 blessés et du matériel militaire emporté.
« Le poste FAMa de Sokolo a été attaqué, le dimanche 26 janvier 2020, aux environs de 06 heures. Les FAMa ont enregistré des morts et des blessés. Du matériel a été endommagé et perdu », a précisé le communiqué.
« Le bilan provisoire est de 19 morts, 5 blessés, du matériel endommagé et/ou emporté », a ajouté le communiqué précisant que le poste attaqué « est sous contrôle FAMa » et qu’un ratissage était en cours par l’aviation militaire malienne sur zone.
Plus tôt dans la journée de dimanche des médias locaux, dont « maliactu », avaient informé que le bilan provisoire serait d’au moins 20 morts, citant un élu s’exprimant sous couvert d’anonymat.
« Les terroristes sont arrivés à motos. Ils étaient très armés. Ils sont rentrés dans le camp de Sokolo. Ils ont emporté beaucoup de matériel. D’autres militaires maliens ont pu quitter le camp », a expliqué cet élu.
« Dans le camp, nous avons compté au moins 20 corps de militaires. Tout le matériel militaire a été emporté », a ajouté la même source.
Sokolo est une commune située dans le cercle de Niono et la région de Ségou dans le centre du Mali (à 412 km de Bamako vers le nord-est).
Une centaine d’assaillants
« Les assaillants étaient plus d’une centaine. Ils ont ramassé tous leurs corps. Ils n’ont touché à personne dans le village, c’est pourquoi avant l’arrivée du renfort nous avons secouru les blessés et regroupé les victimes », a déclaré à l’AFP un habitant de Sokolo. « Ils sont arrivés à 5h du matin (GMT et locales). Ils ont coupé la retraite des gendarmes. Les coups de feu ont cessé à 7h du matin. »
« C’est vraiment un chaos », a pour sa part témoigné une source humanitaire locale ayant pu pénétrer dans le camp après le départ des présumés jihadistes.
« Dans le camp, nous avons compté au moins 15 corps de militaires. Tout le matériel militaire a été emporté. On a le sentiment que les assaillants savaient où ils mettaient les pieds », a déclaré cette source à l’AFP.
Des renforts ont été dépêchés sur place de Diabaly, à une dizaine de kilomètres, selon une source militaire malienne.
Une zone sous tension
Le centre du Mali, ainsi que le Burkina et le Niger voisins, ont connu ces derniers mois une succession d’attaques jihadistes meurtrières contre les soldats et les civils, sans que les forces nationales et étrangères présentes dans la région ne parviennent à les enrayer.
Le nombre de victimes des violences a été multiplié par cinq depuis 2016 au Mali, au Burkina et au Niger pour atteindre environ 4 000 morts en 2019 selon l’ONU. Le conflit au Sahel a fait des centaines de milliers de déplacés.
L’état-major français avait indiqué jeudi que la force antijihadiste au Sahel, Barkhane, avait mis « hors de combat » plus d’une trentaine de jihadistes dans le centre du Mali ces deux dernières semaines. Cinq autres ont été tués le 19 janvier dans une frappe de drone non loin de la frontière nigérienne, avait-il ajouté.
Depuis décembre, Barkhane a annoncé la « neutralisation » de dizaines de jihadistes.
Pour rappel, depuis mars-avril 2012, le nord du Mali avait basculé dans la violence, lorsque des groupes terroristes liés à Al-Qaïda ont pris le contrôle de nombre de localités dans cette partie du pays.
Délogés en grande partie grâce à une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013, ces groupes continuent à sévir, perpétrant des attaques sporadiques contre les civils et les forces armées, aussi bien maliennes qu’étrangères.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali ainsi qu’aux pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
Avec agences