La Russie s’est opposée , mercredi 19 février , à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une déclaration réclamant une cessation des hostilités et le respect du droit international humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie, proposée par la France, rapporte RFI citant des sources diplomatiques.
« La Russie a dit non », a déclaré à des journalistes l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, visiblement furieux, à l’issue d’une réunion à huis clos très tendue du Conseil. « Il n’y a pas de déclaration », « cela n’a pas été possible », a confirmé son homologue belge, Marc Pecsteen de Buytswerve, président en exercice du Conseil de sécurité en février.
Selon des diplomates, la réunion à huis clos, qui avait suivi une réunion publique, a été marquée par des échanges « d’insultes » et une très vive tension. La Russie a reproché de manière virulente aux Occidentaux « de ne pas comprendre la position russe », a rapporté l’un de ces diplomates. « Le Conseil est complètement paralysé », a-t-il déploré.
L’opposition de la Russie à l’adoption d’un texte commun appelant à l’arrêt des hostilités dans la région d’Idleb a été soutenue par la Chine, selon des diplomates. Lors de la réunion publique, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, avait demandé aux Occidentaux d’arrêter de « protéger les groupes terroristes » et de « jouer la carte de la souffrance » de la population « dès que des groupes terroristes sont menacés » en Syrie.
L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, avait mis de son côté en garde le Conseil de sécurité contre un « péril imminent d’escalade » dans le nord-ouest de la Syrie, après les récentes déclarations de la Turquie et de la Russie.
Passe d’armes entre Moscou et Ankara
« Je ne peux rapporter aucun progrès pour mettre fin aux violences dans le nord-ouest ou relancer le processus politique », avait avoué l’émissaire, le visage fermé. En dépit d’échanges intenses, « aucun accord » n’est intervenu entre Moscou et Ankara et, « au contraire », les récentes déclarations « suggèrent un péril imminent d’escalade », avait ajouté le responsable de l’ONU.
L’opération a permis à l’armée syrienne de reconquérir tous les secteurs autour d’Alep, sécurisant la deuxième ville du pays en repoussant les terroristes qui tiraient des roquettes sur la grande métropole du nord. Pour la première fois depuis huit ans, un vol civil a pu atterrir mercredi à l’aéroport d’Alep quelques jours après sa libération .
La réouverture de l’aéroport et la sécurisation de l’autoroute M5 qui relie la ville à la capitale Damas représentent une grande victoire symbolique et économique pour les autorités légitimes Syriennes .
Le processus d’Astana est « fini »
Lors de la réunion publique, l’Allemagne a lancé un appel au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour qu’il « entre dans l’arène » et tente de mettre fin aux hostilités actuelles. « Nous avons une responsabilité immense aux Nations unies, au Conseil de sécurité pour arrêter ce qu’il se passe », a plaidé l’ambassadeur allemand Christoph Heusgen.
Le processus dit d’Astana (réunissant Russie, Turquie, Iran) est fini, a aussi estimé l’Allemagne, appuyée sur ce sujet par le Royaume-Uni, l’Estonie ou la Belgique. En vertu de ce processus, une zone de désescalade avait été définie pour la région d’Idleb. Les turcs se sont engagés à déloger les terroristes et n’ont pas tenu leur engagement .
Accrochage entre les représentants syriens et turcs