Maurice Druon est un écrivain que j’apprécie. Il est né le 23 avril 1918. Il est l’auteur de plus de soixante livres, mais les gens le connaissent surtout pour Les Rois maudits. Cette série romanesque historique de six volumes a été adaptée à la télévision et rassemblé des millions de Français devant leur petit écran en 1972.
Maurice Druon rejoint les Forces française libres (F. F. L.), à Londres, en 1942 (cf. La Dernière Brigade, 1946), puis devient correspondant de guerre, comme son oncle, le célèbre écrivain Joseph Kessel, avec lequel il compose les paroles du Chant des partisans en 1943, hymne éternel de la résistance.
D’ailleurs, la vie de son oncle est un vrai roman. Sa vie fut très intense, une longue aventure pleine de périls et de courageux engagements. En effet, Joseph Kessel participe à la guerre d’Espagne en 1936, ensuite à La Seconde Guerre mondiale où il devient chef d’escadrille après être passé en Angleterre. C’est à cette époque qu’il écrit, avec son neveu Maurice Druon, Le Chant des partisans, qui devient l’hymne de la Résistance française. Les paroles de ce chant sont d’une inégalable puissance :
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme !
Ce soir, l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades ;
Ohé francs-tueurs, à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé saboteur, attention à ton fardeau, dynamite !
C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères,
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves,
Ici, nous vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève.
Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait, quand il passe ;
Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes,
Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute.
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Maurice Druon compose un cycle romanesque d’inspiration naturaliste, La Fin des hommes, une chronique en trois volumes (Les Grandes Familles, 1948 ; La Chute des corps, 1950 ; Rendez-vous aux enfers, 1951) dans laquelle il se montre sévère et cynique avec la grande bourgeoisie d’affaires de l’avant-guerre. La Fin des hommes est un tableau social qui révèle un romancier dans la tradition du XIXème siècle.
Dans la série historique Les Rois maudits (six volumes, 1955-1960), Maurice Druon brosse des tableaux colorés évoquant Philippe le Bel et sa descendance. Mais l’écrivain était plus soucieux du pittoresque et du caractère romanesque de son œuvre que de l’exactitude historique.
D’autres écrits de Maurice Druon méritent aussi que l’on s’y intéresse : Les Mémoires de Zeus (1963) qui sont un recueil de réflexions morales divisées en deux tomes, ses Notes et Maximes sur le pouvoir (1965) qui marquent un intérêt pour les problèmes politiques et contiennent de belles réflexions…
Il entre à l’Académie en 1966 et en devient secrétaire perpétuel honoraire en 1985. Gaulliste de la première heure, il devient ministre des Affaires culturelles de 1973 à 1974.
Maurice Druon meurt le 14 avril 2009 et laisse derrière lui bon nombre de disciples et d’admirateurs, avec à leur tête Vladimir Poutine, Dimitri Medvedev et George R. R. Martin, grand admirateur des Rois maudits devant l’Eternel. En effet, l’écrivain et scénariste américain s’en est inspiré pour rédiger sa série de romans Trône de fer. Cette dernière a été adaptée par la suite par la chaîne de télévision câblée H. B. O. sous forme de série télévisée sous le titre de Game of Thrones.
Par Pierrot LeFou
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