Le mufti tunisien qui raisonne un peu plus par sa tête que par ses pieds.

Soulagez vos consciences, Dieu reconnaîtra les siens!

Je ne suis pas Zeitounéen, je n’ai jamais fréquenté l’Université de Kom (Iran), je n’ai assisté à aucune des prêches du peintre-blabateur-hâbleur Béchir Ben Hassen et je ne regarde ni la chaine Ikraa, ni la chaine al Insène ni la chaine Islam. Ceci me donne la qualification pour être un Moufti qui raisonne un peu plus par sa tête que par ses pieds.
Nous connaissons tous ce Hadith dont l’interprétation diffère suivant la longueur de la barbe du « 3alem »:
إذا مات ابن آدم انقطع عمله إلا من ثلاث: صدقة جارية، أو علم ينتفع به، أو ولد صالح يدعو له
Je voudrais m’arrêter au niveau des deux premières phrases (صدقة جارية، أو علم ينتفع به). S’agissant de la dernière (ولد صالح يدعو له ), je suis de ceux qui s’extasie, jubile et se rassure à chaque fois qu’on lui dise « yarham waldik ». Revenons au « Sadaka Jaria ». Plusieurs « Oulèma » mettent la construction d’une mosquée comme sa composante principale. Ils font tout pour avoir des autorisations (jusqu’à soudoyer des responsables locaux) pour ériger des maisons de Dieu. pensant que de telles constructions leur assurent l’éternité et leur garantissent une place de choix dans les loges du Paradis. Nous avons en Tunisie aux alentours de 6000 mosquées qui assurent les prières dans des conditions de confort extrême (pour la plupart) , mais qui sont au même temps un gouffre d’argent pour les mairies, la STEG , la SONEDE etc: chauffage, climatisation, eau, électricité, tapis, lustres, personnel,……. Ces 6000 mosquées ont une capacité d’accueil 4 à 5 fois supérieure aux besoins des croyants.
Ceci rend la construction de toute nouvelle mosquée une simple (mais coûteuse) opération de marketing religieux qui témoigne de l’insuffisance intellectuelle de son financier. Ce n’est plus une « Sadaka jaria » mais l’ouverture d’un nouveau poste de dépense qui va ruiner davantage les caisses de l’état. L’argent des donateurs potentiels (pour les mosquées) pourrait servir à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, leur donner des meilleurs conditions de soins, fournir des bourse ou des petits salaires pour des nécessiteux dans la discrétions et le respect de l’intimité de chacun. Quand j’étais secrétaire général adjoint de la Société Française de Statistique, j’ai participé à l’enregistrement d’un don (très important) de l’un de ses membres (un médecin). Il l’a fait dans le but d’améliorer le fonctionnement et le rayonnement de l’association. Ce don se présentait comme suit: le dépôt d’un grand montant d »argent à la banque (au nom de l’Association) avec la seule condition d’utiliser les intérêts générés par ce montant pour récompenser les meilleurs chercheurs et les meilleurs travaux (en statistique et probabilités) sous forme de prix.
C’est ma perception de la sadaka jaria: l’investissement de ses propres deniers dans ce qui sert à rendre la vie meilleure pour ceux qui n’ont pas les moyens!
Parlons maintenant de علم ينتفع به. C’est un appel solennel à partager sa connaissance, à assurer son travail et offrir à la population de quoi résoudre ses problèmes et assurer son existence. La science est ce fil qui nous attache au progrès, à l’épanouissement et au mieux vivre. Diffuser la science et répandre le savoir c’est éclairer les esprits et chasser l’obscurantisme, l’extrémisme et le dogmatisme.
La science et le savoir sont les piliers du bien être et l’antidote contre l’ignorance.
Nharkom zine!
!..AH..!

Ali Gannoun