Il nous avait pourtant prévenus le Chef ….Ne l’a-t-il pas avoué lors de son allocution de fin d’année ?….. »Je me sens vivre dans une autre planète »…. a-t-il confié.
Et alors !! Pourquoi se tordre de rires ?? Pourquoi tant d’hilarité ? ? ….Hihihihi….
Notre président est un érudit, rien n’échappe à sa curiosité littéraire.
Hier , et dans la grande salle de réception du Palais de Carthage , il s’est laissé aller dans son monologue habituel . Son hôte , peu locace et peu habitué à la plaisanterie, le regardait avec des yeux exorbitants. Nouredine Taboubi secrétaire général de la très bureaucratique centrale syndicale n’en croyait pas ses yeux . Il se sentait plongé dans un drôle de rêve.
Mais notre Chef continue imperturbable : « Leur histoire – de qui parlait-il ? Dieu seul le sait !! – Leur histoire – donc – est comme celle d’ibnou El Qarah dans « La lettre de repentance » de Al Ma’arri. Ibnou Al Qarah incapable de marcher était monté sur le dos de sa servante pour franchir l’épreuve de « la corde raide » . Il lui intima : Madame ! Si je vous fatigue portez-moi Zakafouna. Et que veut dire Zakafouna ? Demanda la pauvre – Faites donc un pas en arrière , puis il lui assénna un coup qui le propulsa au Paradis » .
Nouredine Taboubi assis en face observait un silence religieux puis balbutia des mots qui devaient être : « Sadaka Allahou Al Adhime » ( Profession de foi que les musulmans prononcent après avoir entendu des Sourates du Coran ) .
» Cervantes » doit se retourner dans sa tombe . Son héros avait lui aussi la manie de combattre des ennemis imaginaires, tel notre Don Quichotte National qui a fait sauter hier tous les verrous du ridicule. N . Taboubi n’en revenait pas , sur son visage la gêne supplantait l’étonnement. On raconte qu’en sortant le pauvre Taboubi a trébuché deux fois . Le Président l’a carrément assommé avec tant de prestance ! !
N . B : « La lettre de repentance » est une oeuvre satirique majeure du grand penseur et poète Arabe du moyen âge Abou Al Ala’a Al Ma’arri. Elle a inspiré la célèbre « Comédie divine » de Dante Alleghri.
Ben Ahmed Sobhi