La production en série de robots militaires capables de se battre de façon autonome grâce à l’intelligence artificielle est déjà en cours en Russie.
Des robots de guerre dotés d’intelligence artificielle équiperont bientôt l’armée russe a déclaré, le 21 mai, Sergei Shoigu, ministre russe de la Défense, au forum New Knowledge. Des premiers essais auraient déjà été menés en Syrie selon ses dires.
L’armée russe sera bientôt équipée de robots de guerre capable d’agir en toute autonomie sur le champ de bataille, d’après Sergei Shoigu, ministre russe de la Défense. Ce dernier a précisé que Moscou avait lancé la production de masse de certaines de ces machines.
«[L’ère] de l’intelligence artificielle a commencé. [En ce qui concerne] les robots de combat, il y a plus que des échantillons expérimentaux – c’est la production en série qui est déjà lancée. Il s’agit de robots qu’on pourrait vraiment montrer dans des films de science-fiction», a déclaré le ministre au diffuseur russe Zvezda lors du forum New Knowledge, le 21 mai. Tenu dans plusieurs villes russes du 20 au 22 mai, le forum est une série d’événements éducatifs mettant en vedette les meilleurs spécialistes dans une variété de domaines.
«Un effort majeur» a été fait pour développer «les armes du futur», a déclaré Sergei Shoigu, faisant référence aux robots de guerre équipés d’intelligence artificielle (IA). Les robots, qui seraient capables d’accéder de manière indépendante à une situation de combat, font partie du nouvel arsenal de pointe sur lequel l’armée russe se concentre actuellement.
A la question de savoir comment cette nouvelle arme serait testée, le ministre a déclaré : «A la guerre. Que nous le voulions ou non, tous les essais officiels, les essais au combat, les essais au sein de l’armée, tout cela, bien sûr, c’est bien. Mais c’est bien [la guerre] qui donne l’évaluation la plus importante.»
Des essais lors de la guerre en Syrie
Les robots ne sont pas la seule technologie de pointe à la disposition de l’armée russe. Selon Sergei Shoigu, Moscou envisage également de développer des armes laser. «Ce n’était que de la fiction il y a une vingtaine d’années, maintenant, c’est la réalité», a déclaré le ministre. La Russie a également dévoilé une variété de machines autonomes et semi-autonomes, dont certaines ont fait leurs débuts au combat.
Le ministre a précisé à ce titre que c’est lors de la guerre antiterroriste en Syrie que les premiers essais réels ont eu lieu. Les résultats se sont néanmoins révélés décevants, comme il l’a lui-même indiqué : «Je vais vous dire tout de suite que nous y avons eu un très grand nombre de mauvaises surprises, pour ne pas dire plus…»
Il s’agissait d’armes «mises en service [qui] avaient subi des essais officiels», a-t-il ajouté, «mais n’étaient essentiellement pas [prêtes à être mises en service]. Il s’agit de systèmes de communication, de guerre électronique, de reconnaissance et d’assaut. Nous avons simplement retiré du service près d’une quinzaine [de types d’armes] et avons cessé de [les] produire». Ces essais auraient cependant permis d’acquérir une expérience plus précise de la guerre moderne et de ses défis, selon le ministre. A l’avenir, l’armée aurait, toujours d’après Sergei Shoigu, besoin davantage d’un personnel compétent restreint que d’effectif important : «Nous aimerions créer une réserve de mobilisation d’un nouveau type […] Cette réserve doit avoir une bonne formation et une bonne éducation.», a-t-il expliqué.
Robots militaires russes
En janvier 2019, le directeur général du groupe Kalachnikov, Vladimir Dmitriev, a déclaré que le drone terrestre militaire Uran-9, destiné à mener des missions de reconnaissance et des opérations antiterroristes en milieu urbain, était entré en service dans l’armée russe. Ce robot est capable de détruire des chars, des canons automoteurs, des blindés et des hélicoptères.
Le système Uran-9 comprend deux robots de reconnaissance armés d’un canon automatique de 30 mm 2A72, d’une mitrailleuse de 7,62 mm et de missiles guidés antichar Ataka, d’un tracteur pour les transporter et d’un centre de contrôle mobile.
Les groupes Kalachnikov et Uralvagonzavod avaient annoncé travailler à développer des systèmes automatiques pendant les années 2010. En 2017, le groupe Techmach, producteur des lance-roquettes multiples Grad, Tornado et Solntsepek, avait indiqué aux journalistes qu’il concevait un LRM robotisé.
En 2019, le commandant de l’Armée de terre, Oleg Salioukov, a annoncé aux médias que le robot militaire Kungas avait passé les essais d’homologation et devait être testé dans les rangs à partir de 2020.
Sources : RT et Sputnik