Machination à étages ou télescopage d’accusations

Hier, en ouverture de la réunion d’une réunion qui n’a pas de titre , il a répété et martelé je ne sais combien de fois, qu’avec l’attention la plus minutieuse, il avait suivi, sans relâche, nuit et jour, le déroulement des opérations de lutte contre le covid-19 et qu’il était aux commandes de l’Etat en guerre. Nous voulons bien le croire, mais alors, s’y prenant toujours après coup, lorsque le mal est fait, remuant en cela le souvenir amer de son inénarrable réaction à l’agression mondialement médiatisée de l’agression de Maître Abir Moussi dont, de son propre aveu, il connaissait le projet trois jours à l’avance, comment pourrait-il nous faire admettre cette fois qu’il ignorait la décision d’ouvrir au public, sans convocations individuelles préalables, des centres de vaccination et qu’il ne s’en soit pas inquiété pour en différer l’exécution ou l’accompagner de mesures de prudence ? Il en avait le devoir, le temps et les moyens. Pourquoi ne l’a-t’il pas fait ? Plus énigmatique encore, Il n’aura échappé à personne que le ton du discours était plutôt conciliant, contrastant avec celui, emporté, tenu à l’adresse du peuple à travers la personne du ministre de la santé fraichement limogé et où la négligence reprochée au ministre de l’intérieur par intérim avait été littéralement qualifiée de criminelle.

Ce qui me trouble dans cette affaire où des vies humaines, cyniquement offertes à un virus dévastateur, ont servi de piège politique, c’est que le crime dont motif a été pris par le chef du gouvernement pour se débarrasser de son ministre de la santé est le même que celui reproché par le président de la république au premier cité pour le discréditer, mais quelle différence y aurait-il à la situation, un étage plus haut ? La vraie question, restée sans réponse, est : Qui adonné l’ordre initial d’ouvrir des centres de vaccination, le jour de l’Aïd ?

Abdessalem Larif