Des réfugiés syriens et palestiniens ainsi que des Libanais ont tenté ces derniers mois de traverser la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune.
C’est le naufrage au bilan le plus meurtrier de tous ceux recensés depuis le début du phénomène d’émigration illégale en partance du Liban. Au moins 73 migrants sont morts noyés au large de la Syrie après que leur bateau parti du Liban a coulé, a annoncé vendredi 23 septembre Hassan Al-Ghoubach, le ministre de la santé syrien, selon un « bilan temporaire ». « Vingt personnes se font soigner à l’hôpital Al-Basel » de Tartous, ville côtière syrienne, a ajouté le ministre dans un communiqué.
« Selon des survivants, l’embarcation a quitté le port de Minieh [distant d’une cinquantaine de kilomètres de Tartous], dans le nord du Liban, il y a quelques jours », a déclaré jeudi dans la journée le directeur général des ports syriens, Samer Kbrasli, dans un communiqué publié par le ministère des transports. « Une assistance en oxygène est fournie à la plupart des victimes et certaines d’entre elles ont été transférées en soins intensifs », a ajouté la même source, soulignant que tous les soignants de la région étaient mobilisés.
Traversée périlleuse
De nombreux passagers libanais du bateau sont originaires de régions pauvres du nord du pays, notamment de la ville de Tripoli, parmi les plus pauvres du Liban. Elle est devenue une plaque tournante de l’immigration illégale, la plupart des bateaux de migrants partant de ses côtes.
Parmi les survivants, Wissam al-Talawi, un père de famille habitant à Tripoli et originaire du Akkar, autre région pauvre du nord du Liban, a été hospitalisé, a déclaré son frère Ahmad à l’AFP.
Les corps de ses deux filles, âgées de cinq et neuf ans, ont été rapatriés au Liban et enterrés vendredi, a déclaré Ahmad. La femme de M. Talawi et ses deux fils sont toujours portés disparus.
« Ils sont partis il y a deux jours », a révélé Ahmad: Mon frère « ne pouvait pas couvrir ses dépenses quotidiennes, ni les frais d’inscription de ses enfants à l’école ».
D’autres proches de disparus ont indiqué à l’AFP qu’ils s’étaient rendus à la frontière libano-syrienne pour obtenir des informations sur le sort des migrants.
A la suite de l’effondrement économique au Liban, des réfugiés syriens et palestiniens, ainsi que des Libanais ont tenté de traverser la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune pour se rendre vers des pays européens, notamment l’île de Chypre, située à 175 kilomètres des côtes libanaises.
En avril, le naufrage d’un bateau de migrants surchargé, pourchassé par la marine libanaise au large de Tripoli (nord), avait fait des dizaines de morts et provoqué une vive colère dans le pays en crise.
Le 13 septembre, les garde-côtes turcs ont annoncé la mort de six migrants parmi lesquels deux bébés, et secouru 73 personnes qui tentaient de gagner l’Europe, au large de la province de Mugla, dans le sud-ouest de la Turquie. Ces migrants auraient embarqué depuis le port libanais de Tripoli.
Selon l’ONU, au moins 38 bateaux transportant plus de 1.500 personnes ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer depuis 2020.
Vive colère dans le pays
En raison de la grave crise économique dans laquelle est plongé le Liban, des réfugiés syriens et palestiniens, ainsi que des Libanais ont tenté ces derniers mois de traverser la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune en direction de pays européens, en particulier de l’île de Chypre, située à 175 kilomètres des côtes libanaises.
En avril, le naufrage d’un bateau de migrants surchargé, pourchassé par la marine libanaise au large de Tripoli (Nord), avait fait six morts et provoqué une vive colère dans le pays. Selon l’Organisation des Nations unies, au moins trente-huit bateaux transportant plus de mille cinq cents personnes ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer depuis 2020.
Le 13 septembre, les gardes-côtes turcs ont annoncé la mort de six migrants, dont deux nourrissons, et secouru soixante-treize personnes qui tentaient de gagner l’Europe, au large de la province de Mugla (Sud-Ouest). Leur nationalité n’a pas été immédiatement mentionnée, mais elles auraient embarqué du port libanais de Tripoli pour essayer de gagner l’Italie, ont rapporté les gardes-côtes en citant des personnes secourues.
Avec agences