Dans une lettre adressée au souverain Mohammed VI, Emmanuel Macron juge que le plan d’autonomie du Maroc est la « seule base » pour régler le conflit. Un revirement qui fait suite à plusieurs années de tensions avec le royaume.
La France considère que le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental est désormais « la seule base » pour aboutir à une solution politique négociée, écrit le président Emmanuel Macron dans une lettre adressée au roi du Maroc Mohammed VI rendue publique ce mardi par Rabat et l’Élysée.
Évolution de la position française sur la question du Sahara occidental. Paris considère que le plan d’autonomie du Maroc est désormais « la seule base » pour aboutir à une solution politique négociée, écrit le président Emmanuel Macron dans une lettre adressée au roi du Maroc, Mohammed VI, rendue publique mardi 30 juillet par Rabat et l’Élysée.
« Je considère que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », écrit Emmanuel Macron dans cette lettre. Le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental est « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », ajoute-t-il.
Le Cabinet royal marocain a, lui aussi, affirmé mardi que la France avait renforcé son soutien au plan marocain sur le Sahara occidental, considérant qu’il s’agissait de « la seule base » permettant de résoudre le conflit de près de cinquante ans avec les indépendantistes du Polisario.
D’après un communiqué du Cabinet royal, diffusé à l’occasion de la Fête du trône qui marque l’intronisation de Mohammed VI en 1999, le président français Emmanuel Macron lui a adressé une lettre indiquant que le plan marocain « constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
« L’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue »
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est contrôlé en majeure partie par le Maroc – qui propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté – mais revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, qui réclament un référendum d’autodétermination prévu lors d’un cessez-le-feu en 1991 mais jamais organisé.
L’ONU considère ce territoire, aux riches eaux poissonneuses et aux importantes réserves en phosphates, comme un « territoire non autonome ».
« Pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », écrit le président français.
« Au demeurant, la poursuite du développement économique et social de cette région est un impératif. Je salue tous les efforts faits par le Maroc à cet égard. La France l’accompagnera dans cette démarche au bénéfice des populations locales », ajoute Emmanuel Macron.
Une « décision contre-productive » pour Alger
La position française devrait crisper un peu plus les relations entre la France et l’Algérie. Cette dernière avait fait part dès jeudi dernier de sa « désapprobation » face à une « décision inattendue » de Paris sur la question du Sahara occidental.
Indiquant en avoir été informé quelques jours plus tôt, Alger avait fustigé une « décision inopportune et contre-productive » qui « n’aide pas à réunir les conditions d’un règlement pacifique » de ce dossier.
L’Algérie « tirera toutes les conséquences qui découlent de cette décision française » et dont le gouvernement français « assume seul la pleine et entière responsabilité », avait ajouté le ministère des Affaires étrangères algérien.