L’Italie a livré mercredi 28 août les trois premiers patrouilleurs destinés à renforcer les capacités de la Garde nationale du ministère tunisien de l’Intérieur dans les activités de surveillance des frontières maritimes.
La livraison a été effectuée par l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Alexandre Prunas, accompagné d’un représentant du ministère de l’Intérieur, Sébastien Bartolotta. Du côté tunisien, étaient présents au port Marina di Gammarth, la secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur, Sofiane Belsadiq, le directeur général de la Coopération internationale au ministère de l’Intérieur, Mohamed Khemaies et le commandant de la Garde nationale, Hassen Gharbi.
L’envoi de patrouilleurs depuis Rome, destinés à lutter contre l’immigration irrégulière, s’inscrit dans le cadre du mémorandum signé par les ministères des deux pays, en décembre 2023, qui prévoit l’envoi d’un total de six navires militaires restaurés de la Guardia di Finanza à laquelle le gouvernement italien avait alloué 4,8 millions d’euros.
Le mémorandum entre le ministère de l’Intérieur et le ministère tunisien de l’Intérieur charge également la police financière de soutenir les autorités tunisiennes, notamment à travers des activités de formation des équipages en mer, de conseil, d’assistance et de formation du personnel pour une gestion correcte et efficace de la flotte.
L’intervention du Fiame Gialle servira à élever les niveaux de protection et de sauvegarde des migrants en mer, d’autant plus nécessaires après la mise en place de la Zone de Recherche et de Sauvetage (SAR) de Tunisie.
En juin dernier, la Tunisie a officialisé sa zone SAR, une mesure réclamée depuis longtemps par l’Italie pour contrer les flux migratoires illégaux en Méditerranée centrale, consolidant l’axe entre la Première ministre, Giorgia Meloni, et le chef de l’État tunisien, Kais Saied.
En 1998, la Tunisie avait déjà ratifié la Convention internationale de Hambourg sur la recherche et le sauvetage maritimes de 1979, mais n’avait pas encore publié les dispositions d’application. Les coordonnées de la zone SAR tunisienne ont reçu l’approbation de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) et une nouvelle unité a été créée – appelée Centre National de Coordination des Opérations de Recherche et de Sauvetage Maritimes (TNMRCC), sous l’unité de surveillance côtière du Service National. du ministère de la Défense – chargé de renforcer l’efficacité des services de recherche et de sauvetage en mer et de coordonner les opérations.
Le Tnmrcc est dirigé et supervisé par un officier supérieur du Service national de surveillance des côtes, nommé par arrêté du ministre de la Défense. Elle pourra faire appel aux unités navales et aériennes du ministère de la Défense, du ministère de l’Intérieur et des ministères chargés des Transports, des Douanes et de la Pêche maritime, mais aussi des avions et navires de la République tunisienne et des navires volant le pavillon tunisien qui sont en mer et qui peuvent participer aux opérations de recherche et de sauvetage.
L’envoi des trois patrouilleurs fait suite à l’arrêté du Conseil d’État du 4 juillet 2024, qui a annulé la précédente décision du 18 juin de suspendre la livraison des unités navales aux Tunisiens. Par la décision du 18 juin, le juge administratif a également considéré « les besoins de protection représentés par la partie requérante comme prédominants », c’est-à-dire que les organisations non gouvernementales sont convaincues que la Tunisie n’est pas un lieu sûr pour les migrants.
Après le recours présenté par le ministère de l’Intérieur et d’autres ministères, le Conseil d’État avec le président de la section juridictionnelle, Mario Luigi Torsello, a confirmé début juillet la décision prise initialement par le TAR du Latium, qui avait rejeté le recours de l’ONG.
Source : Economics for Tunisia, E4T