L’Italie se débarrasse d’un premier groupe de migrants en les transférant vers l’Albanie

L’automne dernier, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni et son homologue albanais Edi Rama prenaient tout le monde de court en annonçant, devant les caméras, l’ouverture prochaine, en Albanie, d’un centre pour migrants sous l’égide de Rome. L’Italie franchissait le pas et décidait ainsi d’externaliser les procédures d’asile hors des frontières de la Péninsule.

L’Italie a transfèré lundi le premier groupe de migrants vers les centres qu’elle gère en Albanie en vertu d’un accord controversé entre les deux pays, a annoncé une source gouvernementale à l’AFP.

Ces migrants, dont le nombre et l’origine n’ont pas été précisés, seront transférés vers le centre d’enregistrement situé sur le port de Shengjin et vers celui dans lequel doivent être hébergés les hommes arrêtés en mer, à une vingtaine de kilomètres, sur l’ancienne base militaire de Gjader.

Les deux centres recevront des hommes arrêtés en mer alors qu’ils tentaient de rejoindre les côtes européennes. Les « personnes vulnérables », comme les femmes et les enfants, ne sont pas concernées. Les migrants passeront d’abord par le port, où des bureaux ont été installés dans des préfabriqués posés derrières de hautes grilles, pour être recensés. Ils seront ensuite envoyés à Gjader où ils attendront de savoir si leur demande d’asile est acceptée ou non.

Pour les hommes à qui l’asile serait refusé, des cellules ont été installées dans le camp. Plus de 300 militaires, médecins et juges italiens sont engagés dans cette opération.

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Le premier groupe de migrants à bord d’un navire est transféré de Lampedusa à l’Albanie.

Le premier groupe de migrants à bord d’un navire de la marine italienne est transféré de Lampedusa à l’Albanie. Au total, 16 hommes – certains originaires du Bangladesh et les autres d’Égypte – qui ont été secourus en mer après avoir quitté la Libye devraient arriver en Albanie entre mardi soir et mercredi matin.

Des procédures de contrôle sont en cours à bord du navire et à l’arrivée afin de vérifier si les migrants remplissent toutes les conditions requises et de déterminer si leurs demandes d’asile seront acceptées ou rejetées.

Après leur arrivée au premier site de la zone portuaire de Shëngjin, ils seront transférés vers un second site en fonction de leur statut.

Les deux centres principaux et les procédures sont entièrement gérés par les autorités italiennes, comme s’il s’agissait de territoires italiens situés en dehors des frontières nationales.

L’un des objectifs du plan est d’accélérer les procédures d’examen et d’asile. Les migrants conserveront leur droit, en vertu du droit international et du droit communautaire, de demander l’asile en Italie. Les demandeurs d’asile dont la demande est approuvée seront envoyés en Italie, tandis que ceux dont la demande est rejetée seront renvoyés dans leur pays d’origine aux frais de l’Italie.

Les deux centres, qui devaient ouvrir en mai dernier mais qui ont commencé à fonctionner la semaine dernière, accueilleront dans un premier temps jusqu’à 400 migrants, mais ce nombre pourrait passer à 800 dans quelques semaines, selon les autorités italiennes.

L’accord entre l’Italie et l’Albanie, qui a été approuvé par l’UE comme moyen de lutter contre l’immigration, a été critiqué par les groupes de défense des droits de l’homme et les partis d’opposition italiens.

Selon eux, les coûts encourus par l’Italie pour créer les deux centres – près d’un milliard d’euros au total – sont trop élevés.