L’Iran a reporté la mise en œuvre d’une loi qui aurait pu imposer des sanctions plus strictes contre les femmes et aux filles qui ne couvrent pas leurs cheveux, leurs avant-bras ou leurs jambes. La pression de l’opinion, de la communauté internationale auraient permis de suspendre le texte.
L’Iran suspend la mise en place d’une nouvelle loi controversée sur le hijab, ce voile rendu obligatoire par le régime des mollahs : la République islamique a officiellement reporté la mise en œuvre d’une loi, annoncent Iran International et le magazine américain Newsweek. Le texte aurait pu imposer, dès ce week-end, de nouvelles sanctions, plus strictes, contre les femmes et aux filles qui osent défier l’ordre établi, sans couvrir leurs cheveux, leurs avant-bras ou leurs jambes, détaille la BBC. Le texte a été suspendu grâce à la pression de la communauté internationale et au mécontentement populaire, soulignent Iran International et le quotidien libanais L’Orient – Le Jour, alors que l’Iran n’a pas réussi à éteindre l’espoir né du vaste mouvement de contestation déclenché par la mort en détention de Mahsa Amini, cette Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée pour infraction au code vestimentaire. Le projet de loi, qui devait entrer en vigueur, avait d’ailleurs été rédigé un an après le début du mouvement « Femme, Vie, Liberté », rappelle Iran International.
Une loi draconienne qui prévoyait de lourdes amendes jusqu’à la peine de mort :
Le texte prévoyait des amendes exorbitantes, l’annulation de droit de sortir du pays, des peines allant jusqu’à 15 ans de prison, détaille la BBC, des coups de fouet et même la peine de mort. Bref, « une nouvelle loi draconienne pour effacer davantage les droits des femmes et des filles », dénonce Amnesty International, cité par Iran International. De quoi susciter des doutes jusqu’au sommet de l’Etat : le président iranien Masoud Pezeshkian, précise Newsweek, avait déclaré il y a deux semaines : « Nous ne devrions rien faire qui puisse perturber l’harmonie de la société. Nous devrions avoir un dialogue et interagir sur cette question ». Masoud Pezeshkian avait d’ailleurs ouvertement critiqué le traitement réservé aux femmes iraniennes à propos du hijab, alors qu’il était en campagne présidentielle l’été dernier, relève la BBC.