Les États-Unis ont annoncé vendredi 20 décembre avoir abandonné l’offre de récompense pour l’arrestation du nouveau dirigeant syrien, l’islamiste Ahmad al-Chareh, de son nom de guerre Abou Mohammed al-Joulani, jusque-là classé comme « terroriste » par Washington, après un premier contact formel à Damas avec le pouvoir qui a chassé Bachar el-Assad.
Ahmad al-Chareh dirige le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), fer de lance de l’alliance qui a pris le pouvoir à Damas le 8 décembre, classé comme « terroriste » par plusieurs pays dont les États-Unis.
« Sur la base de notre discussion, je lui ai dit que nous abandonnions l’offre de récompense » pour son arrestation « en vigueur depuis quelques années », a dit Barbara Leaf aux journalistes à l’issue de cette rencontre. Elle a précisé avoir fait part au nouveau dirigeant syrien de la « nécessité cruciale de veiller à ce que les groupes terroristes ne puissent pas constituer une menace à l’intérieur de la Syrie ou à l’extérieur, y compris pour les États-Unis et nos partenaires dans la région ».
Il « s’est engagé à le faire », a-t-elle assuré, indiquant qu’il lui était « apparu comme pragmatique ». Ancienne branche syrienne d’al-Qaïda, HTS affirme avoir rompu avec le jihadisme et cherche à rassurer sur sa capacité à relancer et réunifier la Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile qui a dévasté le pays, et une victoire ayant mis fin à un demi-siècle de pouvoir du clan Assad.
Les nouveaux dirigeants sont scrutés sur leur respect des droits humains, leur traitement des minorités dans un pays multiethnique et multiconfessionnel, et l’avenir des régions kurdes semi-autonomes du nord de la Syrie. En visite à Ankara vendredi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que son pays jugerait les nouveaux dirigeants « sur leurs actes ».