L’armée israélienne va dissimuler l’identité de ses soldats pour éviter les poursuites à l’étranger

Pour protéger ses soldats, l’armée israélienne a décidé de dissimuler leurs identités et de ne plus laisser des non-gradés accorder des interviews filmées. Cette mesure a été prise pour éviter les poursuites à l’étranger.

La hiérarchie de l’armée israélienne veut mettre les soldats engagés dans les opérations à Gaza et au Liban à l’abri d‘éventuelles poursuites judiciaires à l’étranger. En vertu des nouvelles directives de Tsahal pour les médias, toute interview avec des officiers d’un grade inférieur à celui de brigadier général se fera de dos ou avec le visage flouté et leur nom sera tenu secret, comme cela se fait déjà avec les membres des forces spéciales ou les pilotes, rapporte le jounal  The Times of Israël.

Ces nouvelles directives s’appliqueront à tous les soldats, en particulier à ceux de nationalité étrangère, en raison de leur forte exposition au risque de poursuites à l’étranger. Les officiers d’un grade supérieur à celui de brigadier général, ou ceux dont les noms sont déjà publics, seront autorisés à être interviewés à visage découvert et en donnant leur nom.

Une ONG belge enquête sur les soldats israéliens

L’armée a pris ces nouvelles directives en raison de l’activisme de la Fondation Hind Rajab, ONG basée en Belgique. Cette association identifie les soldats israéliens auteurs de vidéos publiées sur les réseaux sociaux dans lesquelles ils commettent des exactions. Le but est d’alerter les forces de l’ordre des pays étrangers, lorsque les soldats de Tsahal voyagent hors des frontières de l’État hébreu, et de les faire arrêter et traduire en justice.

L’organisation, qui explique «vouloir mettre un terme à l’impunité israélienne et obtenir justice pour Hind Rajab et toutes les victimes du génocide de Gaza», porte le nom d’une fillette tuée à l’âge de six ans à Gaza en janvier dernier.

Basée en Belgique, l’ONG explique avoir présenté des preuves de crimes de guerre à la Cour pénale internationale à l’encontre de 1 000 Israéliens – enregistrements vidéo et audio, rapports médico-légaux et autres documents. La Cour a confirmé avoir reçu ces informations et déclaré qu’elle «analyserait, le cas échéant, les documents qui lui ont été remis».