Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, vendredi 24 janvier, l’ambassadeur d’Israël au sein de l’organisation somme l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) de quitter Jérusalem-Est d’ici une semaine. La missive précise ainsi ce que les parlementaires israéliens avaient en tête lorsqu’ils ont voté une loi interdisant les activités de l’agnce dans l’Etat hébreu, en octobre dernier.
Il y a quelques jours encore seulement, Philippe Lazzarini, le patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) confiait ne pas avoir été informé par Israël des conséquences du vote par la Knesset d’une loi interdisant les activités de son organisation dans les « territoires israéliens souverains ». Mais celui-ci supposait que le texte concernerait également Jérusalem-Est – le secteur de la ville sainte occupé par l’Etat hébreu depuis 1967.
vendredi 24 janvier, le courrier adressé par l’ambassadeur israélien à l’ONU au secrétaire général de l’organisation lui donne raison. Dans cette lettre, Danny Danon informe, en effet, Antonio Guterres qu’« en accord avec la loi israélienne applicable […], l’Unrwa doit cesser ses opérations à Jérusalem et évacuer tous les bâtiments qu’elle utilise dans la ville, au plus tard le 30 janvier ».
L’agence onusienne va donc devoir faire ses cartons pour quitter une zone où 206 000 réfugiés palestiniens sont enregistrés et où elle gère six établissements scolaires qui accueillent 767 écoliers et collégiens ainsi que deux centres de soin fréquentés par 46 000 patients.
Antonio Guterres, qui n’a pas directement réagi à l’annonce de l’Etat hébreu, a toutefois déjà regretté sa décision. Estimant que l’Unrwa ne pouvait être remplacée par aucune autre agence onusienne, il a aussi rappelé aux autorités israéliennes qu’il leur incomberait désormais, en tant que puissance occupante, de prendre en charge les réfugiés palestiniens.
Si la nouvelle confirme que l’Unrwa pourra continuer à fonctionner à Gaza et en Cisjordanie, cette situation rendra paradoxalement aussi plus compliquée la mobilisation de la communauté internationale sur le précédent que représente son interdiction à Jérusalem-Est.