Israël: Netanyahu annonce qu’il va limoger le chef de la sécurité intérieure

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a annoncé dimanche 16 mars qu’il allait limoger le chef des services de sécurité intérieure, le Shin Bet, Ronen Bar, évoquant un « manque de confiance ».

« J’ai décidé de proposer au gouvernement la fin du mandat du chef du Shin Bet », a indiqué M. Netanyahu dans un communiqué, soulignant la nécessité de « rétablir l’organisation, atteindre tous nos buts de guerre et empêcher le prochain désastre », en référence à l’attaque du 7-Octobre.

« En permanence, mais spécialement pendant une telle guerre existentielle, il doit y avoir une confiance totale entre le Premier ministre et le chef du Shin Bet », affirme Benjamin Netanyahu dans cette déclaration aux « citoyens d’Israël ».

« Malheureusement, c’est le contraire. Je n’ai pas cette confiance », a-t-il poursuivi, soulignant que ce « manque de confiance avait grandi avec le temps ».

« Les attentes par le Premier ministre d’une loyauté personnelle (envers lui) vont à l’encontre de l’intérêt public », réagit le chef des services de sécurité intérieure (Shin Bet) Ronen Bar.

Ronen Bar affirme que son limogeage n’est pas lié à l’attaque du Hamas : « En tant que patron du Shin Bet le 7 octobre, j’ai pris mes responsabilités pour l’agence et j’ai dit clairement que je les assumerais avant la fin de mon mandat. Il est donc clair que (…) mon limogeage n’est pas lié » à l’attaque du Hamas, a-t-il dit dans un communiqué.

Relations tendues

Le Premier ministre a accusé jeudi Ronen Bar, nommé en 2021 et qui devait quitter son poste en 2026, d’être à l’origine d’une « campagne de menaces et de fuites dans les médias » menée dans le but de l' »empêcher de prendre les décisions nécessaires pour remettre d’aplomb le Shin Bet ».

Les relations entre les deux hommes étaient notoirement tendues avant l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, notamment à cause d’un projet de réforme de la justice qui avait provoqué des manifestations monstres de protestation quelques mois plus tôt.

Elles sont devenues exécrables après la publication, le 4 mars, d’un rapport d’enquête interne dans lequel l’agence de la sécurité intérieure reconnaît des failles dans la collecte de renseignements qui aurait pu alerter les autorités sur la portée de l’attaque sans précédent contre Israël.