Dans un contexte financier très tendu, Tesla annonce l’entrée en production de son véhicule électrique abordable dès juin 2025. Entre défis industriels et climat politique incertain, cette offensive est cruciale pour raviver une demande en berne. Un pari risqué, mais nécessaire.
Tesla promet finalement une voiture électrique à moins de 30 000 dollars, prêt à entrer en production d’ici juin 2025. Une annonce stratégique pour relancer ses ventes, alors que ses livraisons mondiales sont en recul malgré une croissance du marché des véhicules électriques. Mais derrière cette promesse se cachent encore des zones d’ombre : nouvelle plateforme ou simple déclinaison du Model Y ?
Un modèle abordable dès juin : l’ultime pari de Tesla pour relancer la machine
Tesla est en manque d’élan. Le constructeur californien, autrefois maître du tempo dans l’électrique, accuse un coup de mou. Ses résultats financiers catastrophiques du premier trimestre 2025 l’ont confirmé : les livraisons baissent, la concurrence s’aiguise, et l’engouement faiblit. Sur ce terrain glissant, Elon Musk joue une carte essentielle : un modèle plus accessible, promis à moins de 30 000 dollars.Ce modèle, dont le nom reste un mystère — certains évoquent un Model Y simplifié, d’autres un produit dérivé du futur Cybercab —, entrera en production dès juin. La surprise est de taille, surtout après les rumeurs persistantes d’un report. Même les investisseurs doutaient d’un respect du calendrier. Pourtant, lors de l’appel trimestriel aux investisseurs, Vaibhav Taneja, directeur financier, a confirmé : la production démarrera bien dans les temps.
« Comme prévu, le changement des lignes de production pour le nouveau Model Y a entraîné plusieurs semaines de perte de production. Durant cette transition, nous avons également préparé nos usines pour le lancement de nouveaux modèles plus tard cette année. Compte tenu de l’incertitude économique découlant de l’évolution des politiques commerciales, des options plus abordables sont aussi cruciales que jamais. » Tesla, dans son rapport financier.
La clé de ce timing serré réside dans l’organisation industrielle. Tesla a profité de la mise à jour de ses lignes de production pour le nouveau Model Y afin de préparer en parallèle l’assemblage de ce futur modèle abordable. Résultat : pas de retooling majeur à prévoir. Une agilité industrielle qui devrait permettre de tenir le cap, même si Lars Moravy, vice-président de l’ingénierie véhicule, reste prudent. Le ramp-up sera lent, prévient-il, dans un marché automobile secoué par les politiques commerciales et l’instabilité économique.
Mais quelle forme prendra cette Tesla pas chère ? Moravy laisse entendre qu’il s’agira davantage d’une déclinaison simplifiée des modèles actuels qu’un véhicule entièrement nouveau. Les contraintes des lignes de production existantes imposent cette approche pragmatique. Un Model Y allégé, épuré, mais sans sacrifier la qualité promise par Tesla — selon les dires de l’ingénieur.Pour la firme, l’enjeu est colossal. Le marché américain des véhicules électriques progresse (+11,4 %), mais Tesla, lui, recule (-13 %). La marque sait qu’un simple rafraîchissement ne suffira pas : l’innovation devra être au rendez-vous. Suffisant pour regagner la confiance ? La réponse arrivera cet été, alors qu’Elon Musk a annoncé qu’il allait se retirer du DOGE pour se recentrer sur Tesla.