Bruxelles refuse l’entrée sur le territoire belge à 12 imams d’Erdogan

refus d'imam turc en belgiquePlusieurs imams venant de Turquie qui voulaient prêcher dans des mosquées non reconnues par l’Etat se sont vus refuser l’entrée sur le territoire belge. Quatre imams ayant contesté ce refus ont été déboutés.

Le secrétaire belge à l’Asile et à la Migration Theo Francken a refusé le 15 mars de délivrer un visa de longue durée à 12 imams, toutes originaires de la Turquie, qui entendaient prêcher dans des mosquées non reconnues par l’Etat à Gand, Namur, Bilzen et Tamise.

Douze imams turcs qui planifiaient de se rendre en Belgique pour tenir des sermons dans les mosquées non reconnues par le gouvernement belge n’ont pas obtenu de visas, a rapporté ce mercredi le journal Dernière Heure. Selon le quotidien, les mollahs avaient prévu de prêcher à Namur, Bilzen et Gand.

Dix d’entre eux ont contesté cette décision devant le Conseil du contentieux des étrangers qui en a débouté quatre. Le Conseil a noté que la liberté religieuse n’avait pas été enfreinte parce que les prêtres musulmans se trouvaient à l’étranger et ne tombaient pas sous l’autorité de la Belgique.

Le Conseil du Contentieux des Étrangers vient de donner raison au secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken (N-VA) qui refuse de délivrer un visa de longue durée à des imams étrangers venant prêcher dans des mosquées non reconnues.

Theo Francken se montre particulièrement heureux de cette décision. « C’est une décision de principe importante. En plus, le Conseil reconnaît que le principe d’égalité n’est pas enfreint. Nous pouvons bel et bien établir une différence entre les mosquées reconnues et non reconnues pour délivrer des visas aux imams. Notre fermeté à l’égard des mosquées non reconnues reçoit donc un appui légal. »

L’opposition de la Belgique aux imams turcs est particulièrement mal accueillie au pays d’Erdogan. La Belgique compte 65 mosquées sous l’influence du mouvement religieux turc Diyanet proche du pouvoir. Une trentaine d’autres sont soutenues par Milli Görüs, le mouvement islamiste dont est issu l’AKP, le parti du président Erdogan

Les imams peuvent encore aller devant le Conseil d’Etat pour contester ce refus.

Les relations entre Turquie et certains pays européens se sont envenimées la semaine dernière. En vue d’un référendum en Turquie qui doit renforcer les pouvoirs présidentiels, des ministres turcs se rendent en Europe pour s’assurer le soutien des diasporas turques en Europe. En Allemagne plusieurs communes ont refusé d’autoriser les meetings en invoquant un manque de place sur le site retenu pour le meeting, après quoi Recep Erdogan a qualifié les autorités allemandes de «nazis». Les Pays-Bas sont allés encore plus loin en expulsant la ministre turque de la Famille, en visite à Rotterdam. Ankara a rompu les relations diplomatiques avec Amsterdam depuis cet incident.

La Belgique refuse l’entrée sur son territoire à 12 imams turcs