Au cœur d’un hôtel Halal de Tabarka loué par des talibans et fermé aujourd’hui par les autorités
Le barman baillait, ennuyé dans la pénombre derrière son comptoir. Il somnolait dans son bar déserté par les bons vivants où parfois quelque âme perdue, un fantôme passait furtivement dans un froufrou de voile sans qu’il s’en aperçoive. Mais qu’est ce qu’il fout dans cette galère de bar inutile à brasser plutôt le vent que la bière, à subir la pression sans pouvoir la servir ? Chut ! Ne faut pas qu’il rouspète. Son patron lui a donné la consigne de faire croire à ses clients qu’ils sont dans un hôtel et un hôtel qui se respecte ça doit avoir un bar même si ce bar ne sert pas d’alcool !
La piscine souffrait, elle débordait à force de gesticulations des barbus qui s’y baignent avec leurs tricots de corps en sueurs sous l’œil vigilant de ces femmes interdites de baignade, vêtues de la tête aux pieds, condamnées à fantasmer excitées , à se complaire jusqu’aux bords de l’orgasme à l’idée de sentir leurs panses, bercées par l’eau fraiche de la piscine, se frotter toutes nues contre les ventres pileux de leurs taureaux de mâles. Mais chut ! On doit bien faire semblant de jouir de nos vacances. Heureusement que le muezzin d’occasion est là pour appeler sur le fauteuil matelassé debout avec sa voix nasillarde, à la prière d’el « Asr » et rappeler à Dieu pour mettre fin à ce calvaire de l’orgasme non accompli, à ce pêché si facile si tentant dans les hôtels de koffars.
La mer morte ou presque était dépitée, fatiguée usée, malade, noire de barbes et de masses de tissus gonflés qui flottaient à sa surface. Elle a oublié les couleurs, les éclats de rire et ces corps tous nus qu’elle avait du plaisir à rafraichir et n’a plus l’âme et la force à créer de petites vaguelettes pour amuser ses visiteurs ou pour se régénérer. Les couches de ces bébés la salissaient. Les excréments solidifiés la défiguraient, l’urée concentrée dénaturait la composition chimique de son iode qui se mettait à piquer les yeux.
Qu’importe pour ses voilées charnues et fessues gênées par ce sable qui grésillait à l’intérieur de leur voiles et se collait à leurs peaux. L’essentiel n’est il pas de bronzer ou du moins de faire semblant de bronzer, même si ce satané soleil était plus prompt à les faire suer sous leurs voiles que haler leur peau « dermatosée » à force de ne pouvoir respirer.
Dieu de là haut, regardait éberlué par le culot et de ces tenanciers et leurs clients auxquels il n’a pourtant rien demandé qui ont décidé de se le monopoliser et de le défendre. Il était surpris par l’assurance de ses enfoirés de créatures zélées à vouloir concilier l’inconciliable, à se tuer pour tout islamiser et revêtir les choses les plus impensable du label ‘islamique » : les pierres, les êtres, les chiens et les chats, les coins et les recoins, les hôtels et les bordels, les mosquées et les synagogues, les restaurants et les cuisines, les patates et les choux, les corps et les envies, les désirs et les frustrations….. Jusqu’à l’excès, jusqu’à l’usure, jusqu’au vertige. Au delà de la saturation jusqu’à la nausée de leur islam « boudourou » à faire semblant !
L’agitateur