J’ai assisté aujourd’hui à la cérémonie de commémoration du 40ème jour du décès de sidi khouya Sahloul, cérémonie impeccablement organisée par la faculté de Médecine de Sousse. Tous les grands apôtres de la Médecine en Tunisie se relayaient, émus, pour témoigner de ce qu’était sidi Khouya dans sa vie professionnelle.
Je connaissais certes l’enfant et l’adulte de la médina : Un concentré d’intelligence, de subtilité. Humble, brillant dans ses études, avaleur assidu de littérature, médecin pédiatre , journaliste à ses heures perdues, grand voyageur, grand joueur de cartes au café, étoiliste jusqu’à la moelle, flutiste, luthiste et mélomane. Mais, c’est aujourd’hui que j’ai découvert l’autre Sahloul : Le Sahloul à l’international, des Sciences médicales, de la pédagogie médicale, de l’évaluation et de l’accréditation des facultés de médecine de par le monde, des nouveautés pédagogiques qu’il introduisait telles que cette matière « philosophie des sciences » que je découvrais en feuilletant le livre dédié à sa mémoire où sidi khouya posait la question suivante à ses étudiants de 3ème année de médecine « Il y a souvent conflit entre une vérité scientifique nouvelle et l’idéologie ( croyances) couramment admises dans une société . Dites votre point de vue et illustrez au besoin par un ou plusieurs exemples » Comme le disait un des intervenants, Sahloul avait le souci permanent de lever haut l’étendard de la Tunisie pour que les futurs médecins issus des facultés tunisiennes soient toujours les meilleurs au monde techniquement et scientifiquement mais aussi culturellement accomplis, auxquels tous les pays du maghreb et africains tirent la révérence et que les pays des roumis se les arrachent pour nous les chiper.
Dans l’amphithéâtre plein à craquer , j’étais là à apprendre cet autre Sehloul qui m’était complètement inconnu . J’avoue que j’en étais si fier et si ému. Je bénissais le paternel et la mamma de l’avoir si bien travaillé pour qu’il soit notre frère parmi nous , en nous. Je sentais la ghossa qui remontait des tripes quand soeurette Nassima dans son oraison funèbre concluait en pleurant : « Dors en paix à coté de maman qui doit maintenant te révéler combien elle était si fière de toi, si heureuse de t’avoir réussi. Sois sûr que t’es le meilleur. Il n’en fallait pas plus pour que je me mette à chialer comme elle, de peine et de fierté contenue sous le regard de Sahloul qui cloturait la cérémonie en jouant au luth sur écran « مدام تحب ببنكر لية » .
Merci à tous les organisateurs et à tous les intervenants . Vous avez excellé.
Essoussi Kamel