Gaza: l’armée israélienne tue deux journalistes palestiniens

Deux journalistes ont été tués ce lundi 24 mars dans la bande de Gaza, ce qui porte à plus de 200 le nombre de travailleurs des médias morts depuis le 7 octobre 2023 dans l’enclave assiégée.

La chaîne qatarienne Al Jazeera a annoncé, lundi 24 mars, la mort d’un journaliste travaillant pour une de ses chaînes dans une frappe israélienne visant sa voiture dans le nord de la bande de Gaza. Hossam Shabat travaillait pour Al Jazeera Mubasher, le service arabophone de diffusion en direct.

La Défense civile de Gaza a confirmé sa mort, ainsi que celle d’un journaliste de la télévision du Jihad islamique Palestine Today, Mohamed Mansour, dans une autre frappe sur le sud du territoire palestinien.

Selon le service de secours du territoire, la voiture de Hossam Shabat a été visée par une frappe de drone dans l’après-midi alors qu’il se trouvait dans une station-service de Beit Lahia, à l’extrême nord du territoire.

Mohamad Mansour a lui été tué lundi matin dans une frappe aérienne sur son domicile de Khan Younès, dans le sud.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a précisé que les frappes israéliennes avaient visé lundi une dizaine de véhicules dans la bande de Gaza.

Les journalistes délibérément ciblés

Le Syndicat des journalistes palestiniens a dénoncé « un nouveau massacre contre les journalistes » et « un crime de guerre » qui vise à « terroriser tous ceux qui portent le message de la liberté d’expression ».

Le 15 mars, quatre journalistes -un reporter et trois photojournalistes- ont été tués dans une frappe israélienne à Beit Lahia (nord). Ils travaillaient ce jour-là pour une organisation caritative et l’un d’eux était spécialisé dans les prises d’images par drone, a précisé la Défense civile.

Plus de 206 journalistes, hommes et femmes, et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza, selon le Syndicat des journalistes palestiniens qui explique que « ce crime n’est ni un événement isolé ni une exception, mais s’inscrit dans une politique systématique de l’occupation visant à éliminer les journalistes palestiniens, qui sont devenus une cible directe de la machine de guerre israélienne simplement parce qu’ils accomplissent leur devoir de reportages et de transmission des faits ».

Israël a tué près de 700 Palestiniens depuis la reprise de ses attaques sur la bande de Gaza mardi dernier 18 mars, mettant fin à plusieurs semaines de calme relatif qui ont suivi l’introduction d’un cessez-le-feu en janvier. Parmi ces décès, au moins 400 sont des femmes et des enfants, ont indiqué les responsables.