Israël : le corps rendu vendredi par le Hamas a été identifié comme celui de Shiri Bibas

Le corps restitué vendredi 21 février par le Hamas aux autorités israéliennes a été identifié comme celui de Shiri Bibas, otage tuée pendant sa captivité avec ses deux fils Ariel et Kfir âgés de quatre ans et huit mois et demi lors de leur capture, le 7 octobre 2023, a indiqué ce samedi matin la famille. Les proches de Shiri, Ariel et Kfir Bibas assurent également n’avoir aucun détail sur les circonstances de leur mort.

La famille Bibas déclare ce samedi à la mi-journée n’avoir « aucun détail » officiel sur les circonstances de la mort de leurs trois otages : les autorités israéliennes n’ont fourni aucun détail concernant le meurtre des trois otages de la famille Bibas après qu’ils aient été emmenés à Gaza lors de l’attaque du 7 octobre par des militants du Hamas, indique la famille dans un communiqué.

« Toute publication de détails (y compris des références au traitement des corps) est contraire à la volonté de la famille, et nous demandons que cela soit évité », indique le communiqué. « La famille n’a pas reçu de tels détails de sources officielles », a-t-il indiqué, après une annonce de l’armée israélienne selon laquelle les deux jeunes fils de l’otage Shiri Bibas avaient été tués par « des terroristes à mains nues ».

Le Hamas assure lui que Shiri Bibas, âgée de 32 ans au moment de sa capture, et ses enfants ont été tués en novembre 2023 dans un bombardement israélien, d’où la difficulté à identifier le corps de la jeune femme, rendu à ses proches avec retard.

Une mise au point de la famille après que des informations ont circulé sur les circonstances de la mort des trois otages en captivité.

Un peu plus tôt ce samedi, la mort de Shiri Bibas avait été annoncée par son kibboutz : « Le kibboutz Nir Oz annonce avec une profonde douleur et un grand chagrin le meurtre de Shiri Bibas (…) qui a été enlevée à son domicile le 7 octobre 2023 et tuée en captivité à Gaza ». Puis la famille avait confirmé l’information.

« La nuit dernière, notre Shiri est rentrée à la maison », écrit la famille Bibas dans un communiqué. « À l’issue du processus d’identification […] nous avons reçu ce matin la nouvelle que nous redoutions tant : notre Shiri a été tuée en captivité », ajoute le texte. « Pendant seize mois, nous avons cherché des certitudes, et maintenant que nous les avons, cela n’apporte aucune consolation », écrit la famille de Shiri Bibas, enlevée dans son kibboutz, avec son mari et ses deux jeunes fils, lors de l’assaut du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Le corps de la jeune femme a finalement été identifié après avoir été remis par le Hamas au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) vendredi soir.

Émotion et tension

La remise, jeudi 20 février par le Hamas de quatre dépouilles d’otages israéliens a provoqué beaucoup d’émotion et une montée des tensions.

Parmi les corps rendus à leurs familles, celui de deux jeunes garçons, Ariel et Kfir Bibas. Le sort de cette famille était devenu un symbole du drame du 7 octobre, Kfir Bibas, huit mois et demi au moment de son enlèvement le 7 octobre, étant le plus jeune des otages.

L’annonce que Shiri Bibas ne figurait pas parmi les dépouilles a provoqué un choc et la colère des autorités israéliennes. Dénonçant un « cynisme inimaginable », le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis vendredi d’agir « avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages, les vivants et les morts » et pour que le Hamas « paie le prix de cette violation cruelle et perverse de l’accord » de cessez-le-feu en vigueur à Gaza.

Le Hamas a dénoncé samedi des « mensonges sans fondement » après les affirmations de dirigeants israéliens la veille selon lesquelles les deux petits frères Bibas, enlevés le 7 octobre 2023, avaient été avaient été tués à Gaza « par des terroristes à mains nues. »

« Les fausses allégations que l’occupation criminelle [Israël, NDLR] diffuse au sujet de la mort des enfants Bibas aux mains de leurs ravisseurs ne sont que des mensonges et des falsifications sans fondement », a déclaré Hazem Qassem, porte-parole du mouvement islamiste palestinien, dans un communiqué qui précise que les otages enlevés en Israël ont été traités avec « responsabilité » et selon la « morale islamique. »

La colère de la famille Bibas envers le gouvernement israélien

La famille Bibas s’est également exprimée vendredi, accusant le Premier ministre israélien d’avoir abandonné les otages. La vidéo est fournie par le Forum des familles d’otages. On y voit une femme lisant sobrement un texte. Il s’agit d’Ofri Bibas Levy, la soeur de Yarden Bibas, libéré le 1er février, sans sa femme Shiri et ses enfants Ariel et Kfir, dont les corps viennent d’être rendus à leur famille. Elle exprime sa douleur, mais aussi sa colère contre les autorités israéliennes : « Shiri, Ariel et Kfir ont été capturés vivants par une organisation terroriste meurtrière, et Israël avait la responsabilité et l’obligation de les ramener vivants. Il n’y a aucun pardon pour les avoir abandonnés le 7 octobre, ni aucun pardon pour leur abandon en captivité.

Monsieur le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, nous n’avons pas reçu d’excuse de votre part, en ce moment douloureux. Pour le bien d’Ariel et de Kfir, et pour le bien de Yarden, nous ne cherchons pas à nous venger, pour le moment. Nous demandons que Shiri nous soit rendue. » Ce qui fut fait quelques heures plus tard.