Je viens de regarder « L’incroyable Histoire du facteur Cheval » . Magnifique !  

C’est un film de Nils Tavernier, le fils du grand Bertrand Tavernier, qui est sorti dans les salles il y a deux ou trois ans. Ce film retrace la vie de Joseph Ferdinand Cheval, un personnage qui a réellement existé. L’histoire est toute simple. Ancien boulanger devenu facteur, Ferdinand Cheval (Jacques Gamblin) est un homme solitaire qui effectue très convenablement son travail en livrant le courrier dans l’arrière-pays de la Drôme. Après la mort de sa femme, son fils lui sera retiré. Sa vie n’a plus de sens jusqu’à ce qu’il rencontre la belle Philomène (Laeticia Casta). De cette union naîtra Alice.

Un jour, il chute en buttant sur une pierre, il la déterre. Mais, au lieu de la jeter rageusement au loin, il conserve cette pierre d’apparence un peu bizarre et, comme il est taiseux et introverti, décide de bâtir avec des pierres semblables un petit palais pour sa fille Alice pour lui exprimer son amour. La mort de celle-ci le terrasse. Le facteur Cheval ne renoncera pas pour autant à la construction du palais, lequel prendra petit à petit des allures d’un petit chef-d’œuvre architectural.

Le jeu des acteurs est tout bonnement époustouflant. Jacques Gamblin, avec sa grosse moustache et ses joues émaciées, nous expédie dans la petite ville de Hauterives de la fin du XIXème siècle en ressuscitant Joseph Ferdinand Cheval et en restituant le décor et l’atmosphère cette époque. Nils Tavernier avait besoin d’un acteur qui arrive à transmettre des émotions par le silence, tout en mutisme, juste par le regard, et a trouvé en Jacques Gamblin le parfait interprète. Laetitia Casta, quant à elle, a vraiment réussi sa reconversion et incarne sobrement la seconde épouse du facteur qui l’a soutenu jusqu’au dernier et subi ses fantaisies de personnages hors-norme.

L’incroyable Histoire du facteur Cheval  est l’histoire d’un homme qui plaque tout pour sa fille et qui décide de lui construire un palais, lequel sera l’œuvre de sa vie. Joseph Ferdinand Cheval mettra 33 ans, de 1879 à 1912, à construire son palais qu’il nommera Le Palais idéal . Et c’est le travail d’un seul homme. Le Palais idéal sera classé, en 1969, par André Malraux, alors ministre de la Culture, parmi les Monuments historiques.

Pierrot LeFou

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