La persécution dont fait l’objet Gérard Depardieu prouve jusqu’à quel point les élites françaises, notamment l’élite politico-médiatique, sont coupées du reste de la population. En traînant cet acteur dans la boue au nom de valeurs et d’un néo-féminisme qui ressemblent bien plus à du délire qu’à autre chose, ces élites prouvent qu’elles ne savent plus ce que c’est que le peuple de France. Bien au contraire, elles le méprisent. Gérard Depardieu symbolise beaucoup de choses dans l’imaginaire des Français et des francophones d’une façon générale. C’est un petit loubard de Châteauroux qui est devenu une star mondiale, le plus grand acteur français de ces quarante dernières années.
Son nom est non seulement associé aux plus grands réalisateurs français et étrangers tels que François Truffaut, Alain Resnais, Claude Sautet, Maurice Pialat, Bertrand Blier, Jean-Paul Rappeneau, Ridley Scott, Francis Veber, Bernardo Bertolucci, etc., il est également intimement lié à la littérature française, et dans une moindre mesure à l’histoire de France, du fait des personnages de romans et de théâtre qu’il a incarnés à l’écran et sur les planches. Bien entendu, les exemples sont légion et l’on peut citer, entre autres, Le Tartuffe, Cyrano de Bergerac, Les aventures de Zadig, Camille Claudel, Danton, Germinal, Le Colonel Chabert, Ruy Blas, Bérénice, Le Hussard sur le toit, Le Comte de Monte-Cristo, L’Homme au masque de fer, Les Misérables, Balzac, Les Rois maudits, San-Antonio, Maigret…
Gérard Depardieu est un personnage très français, haut en couleur. Par-delà sa grande carrière d’acteur qui n’a strictement rien à envier à celle de ses illustres prédécesseurs (Louis Jouvet, Jean Gabin, Pierre Brasseur…), son côté réfractaire et grande gueule conjugué à sa dimension pantagruélique et ronsardienne et au langage fleuri qu’il affectionne tant a fait que cet homme devienne un peu l’incarnation de la France à l’étranger, comme le fut Brigitte Bardot de son temps et à sa manière. Ce ne sont pas les dirigeants français actuels, des carriéristes dépourvus de patriotisme et soumis à toutes sortes de lobbies, ou les journaleux propagandistes qui font le tapin pour le système et pour leurs maquereaux milliardaires, qui sont près de l’incarner ; loin s’en faut.
Ainsi, au lieu d’être à l’affût de la moindre plainte émanant de la première venue pour cracher à la gueule d’un homme qui présente toutes les caractéristiques d’un monument national, les parasites qui sévissent dans les médias et dans le milieu de la politique feraient mieux de s’intéresser davantage aux pédo-criminels, aux évadés fiscaux et aux vendus aux puissances étrangères qui règnent dans les plus hautes sphères du pouvoir.
Lâchez la grappe à Obélix !
Pierrot LeFou