Si j’étais en charge de former ce gouvernement, mon premier critère de choix pour les postes, en plus de la technicité dans le domaine de compétence , de l’efficacité et de la prise de décision, ce sera des responsables qui assument, qui ont un grain de folie, un peu de génie , ceux qui, à leurs heures perdues quand ils ne suent pas au bureau, savent fredonner et siffloter un araye9 malouf ou une chansonnette du terroir dans leur salle de bain, ceux qui savent apprécier une bonne bière avec un plat de frites dorées toutes chaudes en lamelles saupoudrées de quelques grains de sel, ceux qui s’oublient, somnolent…. bercés par l’écoute d’une adagio d’Albinoni, un livre sur la poitrine , puis qui se reprennent en regardant leur montre, jettent leur veste sur l’épaule, lapent leur café boueux d’un trait au café du coin chez leur copain Mohamed el fartas et se précipitent pour assister en personne aux projets mis en marche la veille .
J’ éviterais les barbus, les ventrus, les rahdanas, ceux et celles qui font l’imam en n’ouvrant le bec qu’après la besmala, les joufflus, les mal fringués aux chaussures poussiéreuses, et les foulardées déglinguées plus chouha dans une ruelle de la médina que politiciennes, les cons qui triturent comme un chewing-gum les vocables « révolution » et « contre révolution »
J’éviterais aussi les vieux, les politiciens depuis grand père, les plats, les sans reliefs, les très ordinaires comme si tu mangeais du navet cru, les incolores , les inodores, les sans saveur, les trop sages, les trop éduqués, qui parlent doucement, superficiellement , ennuyeusement, sans trop crier, les coincées , se retenant, n’osant pas, croisant les jambes en tirant dessus sa jupe, par pudeur , sans oser racler les profondeurs, sans trop casser la baraque, sans jamais se départir de sa carapace de quelqu’un d’important, qui tient à sa mercédès de fonction et qui tire les rideaux noirs détringlés quand il s’assoit derrière, qui dit oui , qui ne dit jamais non !
L’agitateur