
Imen Salah Boukhari
LETTRE OUVERTE
À L’ATTENTION DE Mr MOHAMED BEN FATMA
notre expert national et international en Éducation
Monsieur,
vous vous êtes pour longtemps considéré comme étant un expert international en éducation. Vous n’avez cessé de nous assommer avec des concepts désuets en croyant inventer le fil à couper le beurre, vous estimant être au même palier que les icônes de l’éducation.
Or, en réalité :
1. vous avez tout simplement réussi à persuader des responsables en éducation de certains pays dont le système éducatif est loin d’être performant que vous êtes bel et bien un expert en Sciences de l’Éducation, mais vous avez fait preuve, par ailleurs, du contraire dans plusieurs occasions dans votre propre pays,
2. un spécialiste en Sciences de l’Éducation, un expert international et, de surcroît, un éducateur, ne peut en aucun cas traiter ses étudiants comme vous l’avez fait au CENAFFE en 2009, où votre cours de « Méthodologie de Recherche » était, durant toute une année, un calvaire et un supplice pour vos élèves (les Sciences de l’éducation accordent beaucoup d’importance à la psychologie de l’apprenant… à ce que je sache). Des séances durant, vous n’aviez à aucun moment hésité d’insulter hommes et femmes (élèves-inspecteurs d’alors) parce que leur assimilation du cours que vous assuriez ne répondait pas aux attentes de « l’expert international » et du spécialiste en Sciences de l’Éducation que vous êtes,
3. un éducateur se doit de donner l’exemple en matière d’humilité et non en matière d’humiliation,
4. un éducateur a le devoir de donner l’exemple de la correction en s’adressant à ses étudiants aussi bien aux hommes qu’aux femmes sans avoir à les intimider en usant de son pouvoir moral et faisant montre d’un manque inouï de tact, de sens moral et des convenances (les collègues inspecteurs de ma promotion en sont témoins),
5. un expert international, quand ses homologues étrangers comptent sur son savoir-faire pour évaluer une approche pédagogique sur la base de laquelle a fonctionné le système éducatif tunisien pendant quasiment deux décennies, ne se permettrait jamais de leur présenter un rapport où l’on n’a respecté aucune méthodologie de travail et d’évaluation de la mise en œuvre de l’approche en question (bien que vous prétendiez enseigner « la méthodologie de recherche ») nonobstant le fait d’avoir pu impliquer quasiment tous les intervenants en éducation dans le pays et d’avoir eu à disposer de tous les moyens du Ministère de l’Éducation.
6. un expert international qui se respecte ne peut se permettre de présenter un rapport-torchon d’une expertise jusqu’à ce que ses homologues français sollicités par le Ministère s’autorisent de le lui jeter à la figure pour se tourner ensuite vers les plus jeunes, histoire de palier à un travail médiocre qui a été le votre,
7. un expert, in fine, qui veut niveler le niveau d’enseignement de son pays par le haut, ne s’allie jamais (sans grande conviction) avec ceux qui réclament un enseignement rétrograde qui répond à un projet suspect d’un parti qui a mis le pays au fond du gouffre.
Pour toutes ces raisons et pour d’autres (que je tairais, faute de preuves), je vous dis :
NON Monsieur, vous devez vous exonérer d’expertiser le projet de la réforme du système éducatif en vigueur, et encore moins, de l’évaluer, car vous n’êtes nullement habilité à le faire.
Imène Salah Boukhari