Nermine Sfar, une femme saine d’esprit qui vit dans une société malade.

Je m’entraîne dans une salle de muscu hardcore sise dans un quartier populaire de la capitale. C’est une salle de musculation fréquentée essentiellement par des hommes, notamment des jeunes et des mecs issus de la classe moyenne et des couches modestes. L’ambiance y est très agréable et bon enfant, le prix de l’abonnement mensuel est à la portée de toutes les bourses et le jeune patron de la salle, malgré les moyens assez limités dont il dispose, progresse sans cesse pour offrir un service de qualité à ses clients.

Samedi dernier, alors que j’étais en pleine séance d’entraînement, je vis une jolie blonde en tenue de sport et en train de s’entraîner avec le plus grand sérieux du monde. Elle obéissait aux consignes du coach à la lettre. Comme l’effort était considérable, elle poussait des halètements et des petits cris de douleur, lesquels étaient souvent accompagnés de remarques sympathiques. Je fus surpris de savoir que cette fille n’était pas une illustre inconnue : il s’agissait de Nermine Sfar.

Il y avait de quoi être ébaubi parce que ceux qui évoluent dans le milieu du show-biz fréquentent généralement des salles de sport de luxe, et plus précisément celles qui se trouvent dans les quartiers huppés. Qui plus est, les filles sexy qui ont réussi à acquérir une certaine notoriété comme Nermine Sfar peuvent facilement s’entraîner dans les salles de sport réservées à la « bonne société » et ce, sans verser le moindre kopeck. Pour se faire de la pub, les patrons de ces salles de sport luxueuses offrent souvent des abonnements gratuits aux jolies filles qui passent à la télé et qui sont connues du grand public.

De mon côté, j’ai fait semblant de ne pas la reconnaître, alors que je lui avais consacré quelques écrits pour la soutenir contre les attaques et les insultes dont elle fait régulièrement l’objet. En réalité, j’étais une fois de plus agréablement surpris par cette fille qui est authentique, spontanée et qui ne s’embarrasse pas de chichis. Elle a juste le malheur d’être une femme saine d’esprit qui vit dans une société malade.

Pierrot LeFou