Des hommes armés ont enlevé plus de 280 élèves lors d’une attaque contre une école dans le nord-ouest du Nigeria, rapportent plusieurs témoins et médias. Les enlèvements de masse, contre rançon, sont récurrents dans le pays, l’un des plus peuplés d’Afrique, également touché par une crise économique.
Les autorités locales de l’État de Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, ont confirmé l’enlèvement survenu le 7 mars dans l’école de Kuriga, sans toutefois préciser le nombre d’élèves kidnappés, en cours d’évaluation. Selon Sani Abdullahi, l’un des enseignants de l’école GSS Kuriga, dans le district de Chikun, le personnel a réussi à s’échapper avec de nombreux élèves alors que les hommes armés tiraient en l’air.
«Nous essayons de déterminer le nombre réel d’enfants enlevés», a-t-il déclaré le 7 mars au soir à des responsables locaux. «À l’école secondaire de Kuriga, 187 enfants sont portés disparus, tandis qu’à l’école primaire, 125 enfants étaient portés disparus, mais 25 sont revenus», a-t-il détaillé.
«Plus de 280 enfants ont été enlevés. Nous avons d’abord pensé qu’il y en avait 200, mais après un décompte minutieux, nous avons découvert que les enfants enlevés sont un peu plus de 280», a témoigné auprès de l’AFP Muhammad Adam, un habitant.
«Il est tragique d’apprendre que 232 étudiants viennent d’être kidnappés» avait déclaré dans la foulée de l’annonce de l’enlèvement un ancien sénateur de Kaduna, Shehu Sani, cité par le journal nigérian Daily Post. «C’est le même village où le directeur d’une école, Idris Sufyan, a été tué et sa femme kidnappée il y a plus d’un mois. Cependant, je suis optimiste que leur liberté sera assurée», a-t-il ajouté.
De leur côté, les responsables locaux et la police n’ont pas à ce stade communiqué de chiffre. «Pour l’instant, nous ne connaissons pas le nombre d’enfants ou d’étudiants qui ont été enlevés», a déclaré le gouverneur de l’État de Kaduna, Uba Sani, aux journalistes sur place.
Plus de 100 femmes enlevées dans le nord-ouest du pays
Les enlèvements de masse contre rançon sont un problème majeur et touchent tout le pays, l’un des plus peuplés d’Afrique. Ces dernières années, des bandes criminelles ont attaqué à plusieurs reprises des écoles, principalement dans les zones rurales des États du nord-ouest du Nigeria.
Le président Bola Ahmed Tinubu est arrivé au pouvoir en 2023 en promettant de s’attaquer à l’insécurité, alimentée par les groupes jihadistes, les bandits dans le nord-est et la flambée de violence intercommunautaire dans les États du centre.
Plus de 100 femmes ont été portées disparues dans le nord-est du Nigeria, après un enlèvement de masse attribué à des jihadistes, avaient annoncé le 7 mars des sources officielles. Cette attaque a eu lieu la semaine dernière dans la région rurale de Ngala, mais de nombreux détails restent à éclaircir, notamment le nombre exact de personnes portées disparues.
Des chefs de milices antijihadistes accusent l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) d’être à l’origine de cette attaque dans l’État de Borno, en proie à une insurrection jihadiste qui a fait plus de 40 000 morts et deux millions de déplacés depuis 2009.