
Taous Ait Mesghat
Tu ne sais pas ce que ça fait quand un sein durcit sous la caresse de tes doigts , non tu ne sais pas ….
Tu ne connais pas cette sensation divine quand un téton pointe pour toi , non tu ne connais pas …
Tes lèvres assoiffées de plaisir n’ont jamais goûté à la douceur de la soie , non elles ne l’ont pas …
Ton regard ignore la splendeur d’un galbe arrondi qui s’offre à toi , non il ne connait pas ….
Aucune femme amoureuse n’a frémi de désir sous l’emprise de tes bras , non je ne le pense pas …..
Pauvre diable que la chair renie et qui vient se venger sur moi , Vénus en pierre qui ne se défend pas ….
Moi femme fontaine qui te rappelle ton pitoyable état , toi homme aride qui ne suscite aucun émoi ….
Moi arrogante de beauté dans la chaleur et le froid , toi mesquin de laideur dans ta rage de forçat ….
Crois tu que sous tes coups barbares tu me tueras ? Penses tu qu’en me brisant la femme mourra ?
Sous d’autres mains d’artistes ma poitrine renaîtra , mon visage sourira et la femme vibrera .
À nous l’extase de l’amour et la joie ; à toi la torture de la haine et l’effroi .
Je suis la vie , Ain Fouara.
Taous Ait Mesghat
Un homme, atteint de « déficience mentale » selon la police, a endommagé lundi à coups de burin la statue féminine de l’emblématique fontaine Ain El Fouara de Sétif (300 km à l’est d’Alger). Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre un homme barbu et vêtu d’un qamis blanc – tenue islamique originaire du Golfe adoptée par les salafistes en Algérie – en train de s’attaquer, juché sur le socle de la fontaine à plus de 1,50 m du sol, au visage et aux seins de la statue avec un marteau et un burin. Des passants tentent de le déloger en lui lançant des pierres, jusqu’à l’arrivée de la police.
La fontaine Ain El Fouara (« la source qui jaillit ») est un monument emblématique de Sétif. La statue, œuvre du sculpteur français Francis de Saint-Vidal, a été réalisée spécialement pour la ville et installée en 1899. Bien que datant de la colonisation française, les Sétifiens y sont très attachés. La statue avait été dynamitée en 1997, un attentat attribué aux islamistes, en pleine « décennie noire » de guerre civile les opposant à l’État algérien. Elle avait été réparée en 48 heures après une exceptionnelle mobilisation des habitants de Sétif.
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