Depuis la mort de George Floyd, l’Afro-américain qui a été plaqué au sol par un policier pendant de longues minutes, beaucoup de Tunisiens prennent ce fait divers comme prétexte pour faire la morale aux Américains et faire la roue comme si nous étions le peuple le plus tolérant sur terre, alors que, quelques heures plus tôt, une ado passait devant le tribunal pour avoir partagé une parodie de sourate coranique sur son compte facebook.
La Tunisie est un pays où le citoyen non-musulman n’a constitutionnellement pas le droit de devenir président de la République. C’est aussi un pays où le noir d’Afrique subsaharienne est, dans les fictions ramadanesques, représenté sous l’image très flatteuse du nègre sauvage, qui a le nez perforé de part et d’autre d’un os, qui se pavane dans la savane en tenue d’Adam et s’adonne volontiers aux rites anthropophages.
La Tunisie est un pays où les Z’Africains comme on aime si bien dire sont appelés « guirra guirra » et comparés aux singes dans la joie et la bonne humeur. C’est un pays où l’on déclare son racisme avec beaucoup d’orgueil et où l’on se félicite chaleureusement lorsqu’un noir présente la météo une fois par semaine sur la télévision nationale.
Les couples mixtes formés par deux individus de couleurs blanche et noire sont très nombreux aux États-Unis. En revanche, dans le pays des droits de l’Homme, de la tolérance et des libertés qu’est la Tunisie, les couples mixtes qui osent sauter le pas sont perçus comme des extraterrestres, comme si les mariages entre les individus de couleurs différentes étaient contraires à la nature sous nos cieux cléments et tolérants.
Pathétiques Tunisiens, connaissez-vous d’abord et commencez donc par balayer devant votre porte avant de faire la morale aux autres ! A trop regarder la bosse du dromadaire, on en oublie être un chameau.
Pierrot LeFou