Tozz fi Mourad Zeghidi et son arabe « identitaire »

Il fallait écouter, tout à l’heure, Mourad Zeghidi sur les ondes de Radiomed ! Il estime que les Tunisiens qui nient leur arabité tout en affirmant une identité différenciée par la langue et l’Histoire passent par une crise identitaire. Il estime aussi que l’Etat tunisien a eu tort de ne pas procéder à une arabisation totale du système éducatif. Pour lui, une arabisation totale et pleinement assumée aurait eu des répercussions salutaires sur notre perception de la vie, sur les sentiments et émotions que l’on éprouve au quotidien et la manière dont on les exprime. Tozz !

A mon avis, il transfère ses propres déchirements et angoisses sur les autres. Comme il est issu d’une famille à moitié juive et de militants communistes, je pense qu’il s’est tellement habitué à faire des concessions et à ployer l’échine depuis son enfance, pour entre autres effacer ou rendre invisibles les « honteux stigmates de l’infamie » qu’il porte (athéisme + judaïsme) et se faire accepter par la majorité (acceptez-moi, je suis comme vous), qu’il en venu à confondre sa propre identité qui est plurielle avec le parangon identitaire idéal du commun des Tunisiens jusqu’à l’assimiler complètement.

En fait, il est devenu plus royaliste que le roi. Mourad Zeghidi pousse l’ « exemplarité identitaire » jusqu’à épouser le discours des nationalistes arabes les plus radicaux et balaie d’un revers de main le discours des Tunisiens qui refusent d’être assimilés aux arabes en faisant d’eux des personnes victimes d’une crise identitaire. Comme disent les enfants : c’est celui qui le dit qui l’est !

C’est incroyable à quel point la pomme a pu tomber aussi loin de l’arbre !

Pierrot LeFou