Trois fans reprochaient à deux militantes d’avoir provoqué l’annulation d’un concert de la chanteuse Lorde à Tel-Aviv.
Un tribunal israélien a condamné deux Néo-Zélandaises à verser plus de 10.000 euros à trois fans israéliennes pour avoir contribué à l’annulation du concert que leur idole, la chanteuse Lorde, devait donner à Tel-Aviv. Le jugement a été rendu mercredi 10 octobre à huis clos, les plaignantes étant mineures.
La plainte de trois groupies. Le tribunal a donné raison aux trois groupies qui accusaient les deux militantes néo-zélandaises d’avoir pressé leur compatriote de renoncer à se produire en Israël au nom d’un boycott politique de l’Etat hébreu pour dénoncer l’occupation israélienne des territoires palestiniens.
Une date de tournée annulée. La chanteuse pop néo-zélandaise avait annoncé en décembre 2017 que sa tournée ferait étape en juin 2018 à Tel-Aviv. Comme tous les artistes de renom, elle s’est retrouvée confrontée aux critiques de militants favorables au boycott d’Israël pour obtenir la fin de l’occupation des Territoires palestiniens. Elle a finalement annoncé rayer Tel-Aviv de son agenda après avoir « reçu un nombre énorme de messages et de lettres, et (avoir) beaucoup discuté avec plein de gens aux opinions différentes ».
Les trois admiratrices israéliennes de la chanteuse, soutenues par l’organisation Shurat Hadin se donnant pour mission « de défendre l’Etat d’Israël par des moyens légaux », ont fondé leur action sur une loi israélienne de 2011 permettant d’attaquer en justice quiconque appelle au boycott d’Israël. Selon Shurat Hadin, cette action en justice est une première.
« Nous ne paierons pas », annoncent les deux militantes. Les deux Néo-Zélandaises devront payer « conjointement aux demanderesses la somme totale de 45.000 shekels » (12.400 dollars, 10.700 euros), a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué. Les Néo-Zélandaises, Justine Sachs et Nadia Abu-Shanab, ont indiqué vendredi sur le site de collecte de fonds « givealittle » qu’elles n’avaient aucune intention de se plier au jugement. « Nous avons découvert ce matin à notre réveil qu’un tribunal israélien nous ordonnait de verser plus de 12.000 dollars à trois adolescentes israéliennes. Le rôle que nous avons joué dans l’annulation du concert de Lorde à Tel-Aviv leur aurait causé un état de détresse émotionnelle », disent-elles. « Nous ne paierons pas », ajoutent-elles. A la place, elles lancent une campagne pour lever la somme équivalente au profit d’une institution de santé mentale dans le territoire palestinien de la bande de Gaza, disent-elles.
Rappel
La jeune popstar néo-zélandaise Lorde a reçu de nombreuses demandes d’annulation de son concert à Tel-Aviv de la part des partisans au boycott d’Israël, comme tous les artistes qui prévoient de se produire dans l’Etat hébreu.
Cette annonce arrive seulement une semaine après l’ajout d’une date à sa tournée pour le mois de juin prochain, dans cette ville israélienne à la vie culturelle dynamique. Les militants pour le boycott de l’Etat hébreu exigent la fin de l’occupation israélienne sur les territoires palestiniens.
« J’ai recueilli bien des avis et beaucoup lu sur le sujet avant de prévoir cette date, malheureusement, je ne suis pas très fière de devoir reconnaître que je me suis trompée sur ce coup-là »
Voilà quelques jours, des militants avaient publié un texte sur le site web d’information néo-zélandais The Spinoff pour supplier l’interprète de Royals de ne pas aller chanter en Israël. Leur but était de dénoncer l’occupation des territoires palestiniens. Lorde leur avait répondu sur Twitter, affirmant « considérer toutes les options ».
La chanteuse explique qu’elle s’était trompée en choisissant de se rendre au Tel Aviv Convention Centre, le 5 juin, alors qu’elle sera en tournée mondiale.
La chanteuse de 21 ans s’est fendue d’une lettre expliquant son choix qui a été tweetée par les organisateurs du concert : «Salut les amis, alors pour cette histoire de concert à Tel-Aviv, j’ai reçu un grand nombre de messages et de courriers et j’ai eu l’occasion de discuter avec plein de gens qui avaient des vues très diverses sur le sujet. Et je crois que la meilleure décision, c’est d’annuler le concert. Je me targue de me considérer comme une jeune citoyenne bien informée. J’ai recueilli bien des avis et beaucoup lu sur le sujet avant de prévoir cette date, malheureusement, je ne suis pas très fière de devoir reconnaître que je me suis trompée sur ce coup-là. Tel-Aviv est une magnifique région du monde et la visiter a toujours été un rêve pour moi. Je suis sincèrement désolée de devoir revenir sur mes engagements. J’espère qu’un jour nous pourrons tous danser ensemble.»
D’autres artistes comme Roger Waters, Neil Young et Lauryn Hill ont, par le passé, choisi eux aussi de ne pas se rendre en Israël condamnant la politique colonialiste de l’Etat sioniste .
La militante des droits de l’Homme qui a aidé à convaincre la chanteuse néo-zélandaise Lorde d’annuler son concert de Tel Aviv, s’est défendue en indiquant que l’exclusion était le seul moyen de faire pression sur le gouvernement israélien, pour qu’il change.
Avec agences