Les menaces de Donald Trump d’augmenter les taxes douanières n’en finissent plus de secouer le Canada : la vice-Première ministre a surpris, ce lundi 16 décembre, en démissionnant. En cause, les divergences avec Justin Trudeau sur la façon de gérer la guerre économique qui se profile avec son puissant allié.
La confusion la plus totale règne actuellement concernant l’avenir du Premier ministre. Sa ministre des Finances Chrystia Freeland n’a pas digéré que Justin Trudeau suspende une taxe sur les ventes, explique notre correspondante au Québec, Pascale Guéricolas. Le coût, évalué à 1,2 milliard d’euros, tombe bien mal, selon elle, alors que le Canada a besoin d’argent pour faire face à la menace de Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25%. Et ce, alors que le Canada a pour premier partenaire les États-Unis où partent 75% de ses exportations.
« Nous nous trouvions en désaccord sur la meilleure voie à suivre pour le Canada », a écrit Chrystia Freeland, qui est également ministre des Finances, dans sa lettre de démission adressée au Premier ministre canadien et diffusée sur X. « Aujourd’hui, notre pays est confronté à un grand défi. La nouvelle administration américaine poursuit une politique de nationalisme économique agressif », explique-t-elle encore.
« Pour être efficace, un ministre doit parler au nom du Premier ministre et avec toute sa confiance […] Vous avez clairement indiqué que je ne possède plus cette confiance de façon crédible et que je ne possède plus l’autorité qui l’accompagne », écrit encore Chrystia Freeland, qui a longtemps fait partie de la garde rapprochée de Justin Trudeau. « J’ai conclu, qu’à mes yeux, la seule voie honnête et viable est de démissionner », dit-elle.
Un des partis d’opposition réclame la démission du Premier ministre
Qualifiant cette mesure d’astuce politique coûteuse, Chrystia Freeland démissionne donc de son poste de ministre. Pour elle, c’est l’occasion de prendre ses distances avec un gouvernement en chute libre dans les sondages, et de se positionner pour l’après-Justin Trudeau.
Pour la première fois, un des partis d’opposition, allié au Parti libéral au pouvoir pendant plusieurs mois, réclame la démission du Premier ministre. Ce dernier va sans doute avoir bien du mal à calmer la grogne. Surtout que le déficit atteint près d’une quinzaine de milliards d’euros de plus que prévu.