Une distribution d’aide dans l’enclave gazaouie a viré au drame avec des bousculades et des tirs autour des camions humanitaire, faisant cinq morts et plus de 30 blessés. L’armée israélienne a déclaré ne «pas avoir trace de l’incident».
Le Croissant rouge palestinien a fait état de cinq morts et 30 blessés ce 30 mars avant l’aube dans la ville de Gaza, par des tirs et une bousculade lors d’une nouvelle distribution d’aide alimentaire qui a dégénéré.
Le drame s’est produit alors que des milliers de personnes attendaient l’arrivée d’une quinzaine de camions de farine et autres aliments, selon l’organisation de secours, au rond-point de Koweït, théâtre de précédents incidents ces dernières semaines.
Des vidéos tournées par l’AFP montrent des camions avançant dans la pénombre, au milieu de feux de détritus. On y entend des tirs tout autour, des cris et les klaxons des poids lourds tentant de progresser.
Trois des personnes décédées ont succombé à des tirs, selon le Croissant rouge. Selon des témoignages, des membres de «comités populaires de protection», chargés de superviser la distribution, ont tiré en l’air, tandis que dans la bousculade et la confusion, des camions renversaient des personnes. Les témoignages évoquent aussi au même moment des tirs «nourris» de chars israéliens positionnés à quelques centaines de mètres, sans préciser leur destination. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a répondu ne «pas avoir trace de l’incident».
Une aide humanitaire inexistante dans le nord de Gaza
Les victimes ont été transportées à l’hôpital Baptiste de Gaza. Dans la ville menacée de famine, plusieurs distributions ont dégénéré ces dernières semaines.
Le 25 mars, six personnes ont péri dans des bousculades pour tenter de récupérer des colis parachutés, selon le gouvernement du Hamas. Le 23 mars, le ministère de la Santé du Hamas avait annoncé 21 morts et 23 blessés lors d’une distribution d’aide au rond-point de Koweït, mettant en cause des «tirs de chars et d’obus de l’armée israélienne». L’armée israélienne a nié avoir tiré sur des Palestiniens attendant cette distribution.
D’autres drames se sont aussi produits le 14 mars, où selon ce ministère, il y aurait eu 20 morts et plus d’une centaine de blessés. Toujours selon la même source, 120 personnes seraient mortes le 29 février dans l’ouest de Gaza-ville.
L’aide alimentaire a énormément de mal à arriver aux Gazaouis, notamment ceux restés dans le nord de la bande de Gaza, au nombre d’environ 300 000, les convois entrant au compte-gouttes depuis le sud du territoire.
Israël doit «permettre à l’Unrwa d’atteindre le nord de la bande de Gaza avec des convois de nourriture […] quotidiennement et d’ouvrir d’autres points de passage terrestres», a encore appelé le 29 mars sur la plateforme X le patron de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.