En marge du sommet de l’Otan à Washington, plusieurs pays de l’alliance, dont les États-Unis, ont confirmé mardi l’envoi à l’Ukraine d’un total de cinq systèmes de défense antiaérienne, dont quatre batteries de Patriot. « La Russie ne gagnera pas », a assuré le président américain Joe Biden.
Joe Biden, président américain sur la défensive dans son pays, a annoncé, mardi 9 juillet, l’envoi de systèmes de défense antiaérienne à l’Ukraine, en marge d’un sommet de l’Otan à Washington.
« La Russie ne gagnera pas », a lancé avec force le président américain, dans un discours très attendu, après les interrogations sur sa capacité à défendre les couleurs du camp démocrate, à quatre mois de l’élection présidentielle. Il participait avec les dirigeants, ou leurs représentants, des 32 pays de l’Otan à une cérémonie marquant les 75 ans d’existence de l’Alliance atlantique.
Dans une déclaration commune, plusieurs pays de l’Otan, dont les États-Unis, ont confirmé l’envoi d’un total de cinq de ces systèmes, dont quatre batteries de Patriot. Ce système de missiles sol-air de conception américaine est particulièrement efficace pour intercepter les missiles balistiques russes.
Le cinquième système de défense antiaérienne annoncé mardi est une batterie de SAMP/T, des systèmes de missiles de fabrication franco-italienne, que l’Italie avait déjà dit être prête à livrer.
Seule une batterie de Patriot, celle donnée par les États-Unis, représente une nouveauté par rapport à ce que Kiev s’est vu promettre au cours des dernières semaines, après des appels répétés de son président Volodymyr Zelensky.
Ce dernier, arrivé mardi à Washington, a remercié les alliés pour leur « forte déclaration » de soutien. Il les a également appelés dans un discours, et particulièrement les États-Unis, à ne pas attendre le résultat des élections américaines en novembre pour affirmer leur soutien à son pays en guerre. « Il est temps de sortir de l’ombre, de prendre de fortes décisions, de travailler, d’agir et de ne pas attendre novembre ou n’importe quel autre mois », a-t-il déclaré.
Frappes russes meurtrières
L’Ukraine a été la cible lundi de frappes russes meurtrières, dont le bilan est monté à 43 morts et quelque 200 blessés, a annoncé Volodymyr Zelensky lors de son discours à Washington. Elles ont notamment dévasté le plus grand hôpital pour enfants du pays.
Les Alliés se sont également engagés à fournir d’autres Patriot ou systèmes équivalents « cette année », et des « dizaines » de systèmes tactiques de défense antiaérienne, « dans les prochains mois ».
« Aujourd’hui, c’est Washington », avait indiqué plus tôt Volodymyr Zelensky dans son adresse vidéo quotidienne. « Nous nous battons pour obtenir davantage de défense antiaérienne » et « davantage d’avions F-16 », dont la livraison à l’Ukraine est attendue prochainement, a-t-il ajouté.
Les États-Unis vont également reprogrammer la livraison de batteries de missiles déjà programmée, afin que Kiev puisse disposer de « centaines d’intercepteurs sol-air supplémentaires tout au long de l’année prochaine », selon un communiqué commun des États-Unis, des Pays-Bas, de la Roumanie, de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Ukraine.
Les frappes russes ont fait des dizaines de morts et déjà détruit la moitié des capacités énergétiques de l’Ukraine.
Moscou suit ce sommet avec « une attention maximale »
Hôte d’honneur de la cérémonie d’anniversaire à l’auditorium Andrew W. Mellon, où a été signé le traité de l’Atlantique Nord en 1949, Joe Biden a pu profiter d’un moment de répit dans une campagne électorale qui chaque jour se transforme davantage en chemin de croix.
Les appels se multiplient, y compris au sein de son camp démocrate, pour que le président de 81 ans renonce à se représenter après le calamiteux débat fin juin face à Donald Trump, où il est apparu très fatigué et embrouillé.
Le milliardaire républicain de 78 ans ne s’est pas privé de commenter cette cérémonie d’anniversaire en assurant sur son réseau social Truth Social que sans lui, « il n’y aurait probablement plus d’Otan maintenant ». Il a ainsi mis à son crédit les engagements pris par les Européens à dépenser plus pour leur défense.
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a souligné dans son discours le fait que l’Alliance n’était pas un « dû » mais le « résultat de choix délibérés et de décisions difficiles ». Idem en ce qui concerne le soutien à l’Ukraine, qui requiert « des coûts et des risques », a rappelé celui qui laissera officiellement ses fonctions à Mark Rutte le 1er octobre.
« Il n’y a pas d’options sans coût avec une Russie agressive comme voisin », a affirmé Jens Stoltenberg, rappelant que le « coût le plus élevé et le risque le plus grand seraient que la Russie gagne en Ukraine ».
À l’occasion de ce sommet, Kiev souhaite également, mais sans illusion, que sa candidature pour rejoindre l’Alliance atlantique avance à Washington. L’Ukraine souhaite recevoir une invitation formelle en ce sens, mais plusieurs pays, dont les États-Unis, s’y opposent. Elle devrait en revanche obtenir que cette promesse d’adhésion soit « irréversible », selon un diplomate, précisant toutefois que certaines conditions seraient ajoutées.
La Russie a fait savoir mardi qu’elle suivrait avec « une attention maximale » ce sommet des 75 ans de l’Alliance atlantique.
Avec agences