La « fête du travail » vide le 1er mai de sa symbolique première

En parlant de « fête du travail », on vide le premier mai de sa symbolique première et l’on se met à célébrer le Travail en tant que valeur. Il ne faut jamais perdre de vue que c’est le mouvement ouvrier qui est à la source de cette journée emblématique. Le premier mai est, avant toutes choses, une date qui symbolise l’attachement des ouvriers à leurs droits.

Petit rappel historique : en 1884, aux États-Unis, les syndicats américains voulaient imposer aux patrons la limitation de la journée de travail à huit heures. Ils ont alors fixé le début de leur action le premier mai car c’était le début de l’année comptable dans les entreprises américaines et c’était aussi à cette échéance que les contrats de travail des ouvriers arrivaient à terme.

Plus tard, dictateurs et fascistes ont insidieusement modifié l’appellation de cette fête et l’ont substituée par « la fête du Travail » pour lui ôter son caractère revendicatif et subversif. En France, par exemple, sous l’occupation allemande, en avril 1941, Pétain a officiellement instauré le premier mai comme « la fête du Travail et de la Concorde sociale ». Ce nouveau baptême a eu lieu dans la foulée de l’interdiction des organisations syndicales qui venaient d’être réduites à la clandestinité. Ainsi, la « fête du Travail » traduit à plus d’un titre un refus évident du syndicalisme et du socialisme et entre un peu en contradiction avec la « fête des travailleurs ».

Pierrot LeFou