Les navires fabriqués en Chine ou appartenant à des armateurs chinois vont devoir s’acquitter de nouvelles taxes en arrivant dans un port américain.
Parmi la série de mesures protectionnistes de Donald Trump, en voici une moins connue que les droits de douane : celle de taxer les armateurs et les navires chinois lors de leur passage dans les ports américains. En février, Washington avait dévoilé une liste de taxes très élevées, pouvant aller jusqu’à 10 millions de dollars par voyage et par bateau. Face aux critiques très fortes de l’industrie du transport maritime, la Maison Blanche persiste et signe, mais elle a amendé sa copie.
Les mesures dévoilées jeudi 17 avril vont entrer en vigueur mi-octobre et viseront en priorité Pékin.
Par exemple, un bateau construit en Chine, détenu par un propriétaire chinois et opéré par un armateur chinois, pourra ainsi être taxé 120 dollars par container. Vu la taille moyenne des portes containers aujourd’hui, il faut multiplier ce chiffre par 10 000 ou 15 000. Sur une année, cela peut atteindre plusieurs millions de dollars.
Le représentant américain au commerce (USTR) avait présenté des mesures encore plus larges et radicales en février, mais face à la levée de boucliers de l’ensemble du secteur, il en a finalement abandonné une partie.
Relocaliser les chantiers navals aux États-Unis
« L’USTR a pris aujourd’hui une mesure ciblée pour restaurer la construction navale américaine et pour réagir face aux actions, politiques et aux pratiques déraisonnables de la Chine pour dominer les secteurs maritimes, logistiques et de la construction navale », a-t-il écrit dans un communiqué. L’ancien président Joe Biden avait confié en 2024 à l’USTR le soin d’enquêter pour mettre à jour « les pratiques déloyales de la Chine dans les secteurs de la construction navale, du transport maritime et de la logistique. »
Les armateurs américains, ou encore européens, seront donc moins touchés que prévu, mais seront quand même concernés pour leurs navires fabriqués en Chine, avec des taxes de 18 dollars la tonne sur leurs marchandises. Ce qui pourrait se répercuter sur les prix pour les consommateurs américains.
L’objectif affiché par Donald Trump : relocaliser une partie des chantiers navals aux États-Unis. Une tâche qui s’annonce titanesque. Aujourd’hui, seuls cinq bateaux par an environ sortent des chantiers américains, contre plus de 1 700 en Chine, qui domine la moitié du marché mondial de la construction navale.