Assurant que la Grèce et l’espace Schengen feront en sorte que les frontières restent fermées, Jean-Yves Le Drian a assuré que l’UE ne céderait pas au «chantage» de la Turquie qui a récemment annoncé l’ouverture de ses frontières avec le Vieux Continent aux migrants.
L’Europe ne «cédera pas au chantage» migratoire exercé par la Turquie et ses frontières resteront «fermées» aux migrants envoyés par ce pays, a assuré mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.
«L’Union européenne ne cédera pas à ce chantage. […] Les frontières de la Grèce et de l’espace Schengen sont fermées et nous ferons en sorte qu’elles restent fermées, que les choses soient claires!», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale cité par l’AFP.
Erdogan justifie l’ouverture des frontières aux migrants
La décision de la Turquie de ne pas retenir les migrants sur son territoire correspond pleinement au droit international, a estimé le Président Recep Tayyip Erdogan.
S’exprimant devant les députés de son parti au parlement turc, Recep Tayyip Erdogan a justifié la décision d’ouvrir la frontière du pays pour permettre aux migrants d’aller en Europe.
«Notre décision d’ouvrir les frontières est pleinement conforme au droit international et à la Déclaration universelle des droits de l’Homme adoptée par l’Onu», a-t-il lancé.
Il s’en est également pris aux pays européens, affirmant qu’ils ne respectaient pas leurs engagements quant au soutien accordé aux migrants. M.Erdogan a notamment critiqué les autorités grecques pour avoir empêché des demandeurs d’asile de se rendre en Europe.
«Aujourd’hui, chaque pays européen qui ferme ses frontières, essayant de les renvoyer en les battant et en les frappant, violent la Déclaration universelle des droits de l’Homme », a-t-il ajouté.
Dans le même temps, le Président turc a déclaré que son pays était prêt à dépenser davantage d’argent pour régler la situation des migrants.
«La Turquie a déjà dépensé 40 milliards de dollars pour les réfugiés et dépensera 40 milliards de dollars supplémentaires. Si les pays européens veulent résoudre ce problème, ils doivent soutenir notre décision sur la Syrie», a-t-il estimé.
La Turquie ouvre ses frontières
Le Président turc a dans la nuit du 27 au 28 février indiqué que son pays avait ouvert ses frontières avec l’Europe pour les réfugiés syriens.
Cette déclaration a été faite malgré l’accord conclu en 2016 entre Ankara et Bruxelles aux termes duquel le gouvernement turc s’était engagé à lutter contre les passages illégaux alors que l’UE finançait la Turquie.
Ensuite, le Président turc a annoncé lundi avoir rejeté une aide européenne supplémentaire d’un milliard d’euros pour l’accueil des migrants en Turquie et menace l’Europe d’un déluge de migrants