Face à de mauvaises conditions climatiques et une baisse mondiale de la production, l’Inde a décidé d’interdire ses exportations de riz blanc non-basmati. Cette mesure vise à garantir la sécurité alimentaire de sa propre population.
Sales temps pour les céréales. Après la non-prolongation de l’Initiative céréalière de la mer Noire, une nouvelle crise semble se profiler du côté du riz. L’Inde, plus gros producteur mondial avec la Chine, a ainsi décidé de suspendre ses exportations de riz blanc non-basmati, a annoncé le ministère de la Consommation et de l’Alimentation.
Une mesure destinée à garantir l’approvisionnement intérieur et à maîtriser les prix, qui s’envolent sur les marchés. Le prix du riz au détail a ainsi augmenté de 11,5% en Inde sur un an et de 3% rien qu’au cours du dernier mois, selon New Delhi.
« Afin d’assurer une disponibilité suffisante de riz blanc non-basmati sur le marché indien et d’atténuer la hausse des prix sur le marché intérieur, le gouvernement indien a modifié la politique d’exportation de la variété susmentionnée », explique ainsi le communiqué du ministère.
En 2022, l’Inde avait déjà introduit un droit d’exportation de 20% sur le riz blanc non-basmati, mais cela n’a pas empêché ces exportations de s’envoler de 35% en un an.
L’Afrique en première ligne
Cette décision indienne intervient dans un contexte tendu sur le marché du riz. La pandémie, le conflit ukrainien et le phénomène climatique El Niño ont fait exploser les prix. Plus généralement, les stocks mondiaux connaissent un creux, lié à la baisse de la culture du riz dans le monde. De nombreux pays ont en effet réduit leur production d’une céréale qui se montre gourmande en eau et en énergie, comme l’expliquait récemment à Sputnik G. V. Ramanjaneyulu, directeur du Centre indien pour l’agriculture durable.
Cette crise du riz pourrait affecter en particulier les pays africains, la Turquie, la Syrie et le Pakistan, déjà touchés par une forte inflation des prix alimentaires, a souligné dans une note la société Gro Intelligence, qui analyse des données sur les matières premières.
Certains pays d’Afrique comme l’Égypte ou le Nigeria sont eux même des producteurs de riz, même si 90% de la production vient d’Asie. L’Éthiopie a également consenti d’importants efforts dans ce secteur et a vu sa production doubler cette année, portant le domaine agricole en pleine croissance.