Je ne vais pas m’excuser auprès de hak el maskhout Lotfi Ebdelli d’avoir utilisé le titre de l’un de ses spectacles pour ce statut car , lui qui saute sur tout ce qui bouge, doit s’attendre à ce qu’on emprunte de chez lui quelque chose qui ne lui appartient pas!
Soit!
Demain c’est l’Aid! Beaucoup de jeûneurs sont « 3ala a7ar mina aljamr » (على أحر من الجمر) pour embrasser, non pas frères, mère, père, sœurs, amis etc, mais leurs bouteilles de bière!
C’est l’excitation du manque, de l’éloignement, de la séparation pendant un long mois du compagnon cher que les traditions ont mis en trentaine, le temps de le désirer un peu plus et de fêter sa rencontre avec un rot surdimensionné et un Al Hamdoullih sincère!
J’ai une affection particulière pour tout ce beau monde en starting block attendant la fin du mois sacré pour se consacrer aux câlins d’une bouteille qui s’est trop éloignée et qui a cessé de faire partie du quotidien du tunisien pendant des jours et des jours!
Au top départ donné par le mufti (eh oui, il sert aussi à ça ce mufti!) , c’est la ruée vers la « stika » (ou le seau suivant les moyens) de la « Celtia wa akhawatouha » ( السلتيا وأخواتها ) avec envie et désir pour se désaltérer et étancher sa soif comme si l’eau n’a jamais servi à quoique ce soit!
C’est le tunisien, croyant par morceaux, débridé par morceaux, heureux par morceaux, plus sérieux quand il jure par la « ma3siyya » que quand il jure par Dieu et qui croit dur comme fer que « ettarawwi5 » est le 6ème pilier de l’Islam, que la fin du mois de Ramadan réinstalle en lui l’envie de croquer dans la vie à pleines dents après un mois de peur de mourir impur et qui fait de lui un être authentique, insupportable parfois , mais totalement authentique!
C’est peut être pour cela que je l’aime!
!..AH..!
Ali Gannoun