Tunisie : Bla-bla et Plan-plan, pour 2026-2030

Un Conseil ministériel s’est réuni cette semaine pour poser les bases du Plan de développement 2026-2030. On ne parle pas de bilan du précédent Plan 2023-2025. On ne dit pas pourquoi on change d’horizon temporel, passant d’un plan triennal à un plan quinquennal.

On ne précise pas les quantums, en terme de cadrage budgétaire, d’objectifs, et tout ce que cela requiert en projection ex ante. On ne fait qu’annoncer et livrer des discours, sans aucun seul document crédible et analytique pouvant restaurer la confiance du citoyen envers ces projets publics qui s’accumulent dans le discours et qui ne trouvent aucun ancrage dans le terrain.

On dirait que c’est volontaire pour acheter du temps et donner de la matière à radoter par ces radios et experts qui sont capables de tout avaler et tout répéter, comme des perroquets, sans expertise, ni capacité à produire des analyses documentées et preuves à l’appui.

On dirait que tout se fait de manière improvisée pour annoncer cela aux Spring meetings du FMI, prévus dans moins d’une semaine à Washington. Et espérer renouer ainsi avec le FMI.

La cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, a présidé, lundi 14 avril 2025, au Palais de la Kasbah, un conseil ministériel consacré à l’examen du futur plan de développement couvrant la période 2026-2030.

En ouvrant la séance, elle a souligné l’importance stratégique de ce plan, qui s’inscrit pleinement dans les principes constitutionnels. Elle a rappelé que la démocratie ne peut s’épanouir que si elle conjugue la participation politique à une justice économique et sociale, assurant à chaque citoyen le droit de choisir librement, de rendre des comptes à ses élus et de bénéficier d’une répartition équitable des richesses nationales.

Elle a parlé de tout sauf de l’essentiel. Quel est le bilan du précédent plan, et quels sont ses résultats.

Elle n’a pas manqué de répéter que ce nouveau plan, a-t-elle précisé, traduit la vision du président de la République, Kaïs Saïed. Une vision fondée sur un rôle central accordé aux conseils locaux, régionaux et au Conseil national des régions et des districts, dans l’élaboration des politiques publiques et des projets économiques.

Le plan sera conçu selon une approche ascendante : en partant du niveau local, puis régional, avant d’être consolidé à l’échelle nationale. Ce mode de planification vise à mieux répondre aux besoins concrets de la population et à renforcer l’intégration économique et sociale à tous les niveaux.

Le conseil a présenté la nouvelle méthodologie d’élaboration du plan 2026-2030, axée sur un processus de planification décentralisé mais coordonné à l’échelle nationale. Parmi les principaux axes de cette approche figurent :

L’accompagnement des démarches locales, régionales et nationales dans la planification ;

L’élaboration de politiques et de programmes en fonction des priorités et de leur faisabilité ;

La mise en œuvre de plans de développement régionaux conformes à la nouvelle carte territoriale ;

L’instauration d’un système intégré de planification, de suivi et d’évaluation ;

La cohérence des stratégies entre les différents secteurs et niveaux de gouvernance ;

L’amélioration des processus de sélection et de proposition des projets d’investissement.

À l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été adoptées, notamment :

L’adoption de la méthodologie ascendante et du calendrier proposé pour l’élaboration du plan 2026-2030.

L’implication active de toutes les structures publiques concernées dans le processus, à travers un accompagnement continu et des conseils techniques adaptés.

L’élaboration d’un programme de formation commun destiné aux conseils locaux, régionaux et des districts.

La mise en place d’un mécanisme de suivi régulier pour surmonter les obstacles susceptibles de freiner l’action des différentes instances territoriales.

Source : Economics for Tunisia, E4T