Tunisie : deux corps repêchés et 17 migrants secourus par les autorités après un naufrage

Les gardes-côtes tunisiens ont récupéré deux corps de migrants tunisiens dimanche, dont celui d’un enfant de 5 ans, après le naufrage d’une embarcation. Dix-sept autres exilés ont été secourus tandis que quatre personnes soupçonnées d’être des passeurs ont été arrêtées par les autorités.

Les drames et les découvertes macabres continuent de s’enchaîner au large de la Tunisie. La Garde maritime tunisienne annonce avoir repêché les dépouilles de deux exilés, dimanche 29 décembre, après le naufrage d’un canot au large du nord du pays. Dans un communiqué publié lundi, elle précise avoir également porté secours à 17 migrants tunisiens, après avoir répondu à un appel d’urgence signalant une embarcation en détresse en mer, qui était tombée en panne et qui prenait l’eau.

Selon les autorités, « le canot transportait initialement 19 migrants tunisiens ».

Dans le détail, l’opération de sauvetage a permis de secourir 12 personnes. Mais les gardes-côtes ont aussi retrouvé le corps d’un exilé ainsi que la dépouille d’un enfant de 5 ans, initialement porté disparu.

Cinq autres migrants « qui se débattaient dans l’eau pour survivre après avoir quitté le canot en panne » ont également été secourus, selon le communiqué des autorités.

« Les premiers secours et des soins médicaux ont été prodigués aux rescapés, et sept personnes ont été transférées dans des hôpitaux pour être soignées », explique la Garde nationale tunisienne.

Cette dernière indique aussi avoir arrêté quatre individus accusés d’être des passeurs et à l’origine du départ du bateau.

Des drames à répétition au large de Sfax

Ce drame intervient quelques jours après la découverte par les autorités tunisiennes de 20 corps de migrants au large de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, le 18 décembre. Le canot, parti de La Chebba, une petite localité au nord de Sfax, a coulé à environ 25 km du littoral.

Une semaine plus tôt, le 12 décembre, les gardes-côtes avaient déjà annoncé avoir secouru 27 exilés provenant d’Afrique subsaharienne, mais 15 autres avaient été portés disparus et n’ont jusqu’ici pas été retrouvés. Les migrants étaient partis sur une embarcation de fortune depuis la zone de Jebeniana, au nord de Sfax. Leur bateau a fait naufrage à cause du mauvais temps et d’une avarie au large de la ville de Mahdia.

La veille encore, le 11 décembre, une fillette de 11 ans avait été retrouvée seule dans l’eau par une ONG, au large de l’île italienne de Lampedusa. L’enfant originaire de Sierra Leone « flottait avec deux gilets de sauvetage improvisés », avaient précisé les humanitaires. La fillette avait expliqué aux sauveteurs que l’embarcation en métal était partie de Sfax, et qu’elle avait coulé dans une tempête « avec des vagues de 3,4 mètres de haut et des vents de 23 nœuds », selon le communiqué de l’ONG Compass Collective.

D’après le témoignage de l’enfant, tous les occupants du canot ont été emportés par les vagues. Au total, 44 personnes ont péri noyées.

Avec la Libye, la Tunisie – dont le littoral se trouve par certains endroits à moins de 150 km de Lampedusa – est le principal point de départ en Afrique du Nord d’exilés cherchant à traverser la Méditerranée et rejoindre l’Europe.

Mais la traversée est extrêmement dangereuse. Depuis le début de l’année, près de 1 700 migrants sont morts en Méditerranée centrale, selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Dans le même temps, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a recensé entre 600 et 700 décès ou disparitions de migrants dans des naufrages au large du littoral tunisien.

Source : infomigrants