La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna rencontrera, mardi prochain à Paris, son homologue tunisien Nabil Ammar, a annoncé ce jeudi la porte-parole du Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, lors d’un point de presse, selon plusieurs médias locaux.
« Ça sera la première rencontre bilatérale » entre les deux chefs de la diplomatie, a indiqué Anne-Claire Legendre, citée par le journal « Le Figaro ».
« Nous aurons l’occasion de marquer et de réaffirmer notre soutien à la Tunisie et au peuple tunisien », a-t-elle affirmé, ajoutant que les deux responsables pourront « dialoguer de façon étroite sur l’ensemble du volet de coopération franco-tunisienne », selon la même source.
La porte-parole de la diplomatie française a évoqué en ce sens les questions d’éducation, culturelle ainsi que la question migratoire.
Lors de sa visite à Rome les 12 et 13 avril 2023, le chef de la diplomatie tunisienne a souligné la nécessité de lutter contre la migration irrégulière, indiquant que la Tunisie est ouverte au renforcement de la coopération avec ses partenaires pour lutter contre la traite d’êtres humains et pour protéger les migrants.
Ammar a également affirmé que « tous les messages sceptiques ou non positifs par rapport à la Tunisie (…) n’aident pas l’économie tunisienne et nourrissent donc tous les fléaux, y compris la migration illégale ».
Certaines zones du littoral tunisien sont à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa. Le pays connaît depuis le début de l’année 2023 une augmentation remarquable des flux migratoires irréguliers vers l’Europe, notamment vers les côtes italiennes, à la lumière des répercussions des crises économiques et politiques dans le pays et des conflits armés qui ravagent plusieurs autres pays africains.
Pour rappel, plus de 36 000 personnes sont arrivées en Italie par la Méditerranée depuis le début de l’année, contre environ 9 000 durant la même période en 2022, selon le ministère italien de l’Intérieur.
Face à l’afflux grandissant de migrants, Rome avait décrété en avril dernier l’état d’urgence migratoire pour six mois.
Catherine Colonna et Nabil Ammar discuteront en outre « des défis économiques auxquels le pays fait face et la manière dont on peut aider la Tunisie à les surmonter à titre bilatéral et avec nos partenaires européens », a également indiqué Anne-Claire Legendre.
La Tunisie est engluée dans une grave crise économique et financière. Tunis négocie depuis plusieurs mois avec le FMI pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars. Cependant, les discussions entre les deux parties sont au point mort depuis un accord de principe annoncé mi-octobre. L’institution financière internationale exige de Tunis des réformes économiques et la levée des subventions sur certains produits de base.